Je lis en ce moment « Les hauts de Hurlevent » et je suis tellement impressionné par ce livre écrit par une jeune femme alors qu’elle avait entre 25 et 29 ans , que j’ai eu envie s’en savoir plus sur Emily Brontë et ses sœurs.
Elles sont aujourd’hui des auteurs culte et la dernière fois où j’étais à Toulouse, je me suis rendu dans trois librairies différentes et j’ai trouvé à chaque fois leurs livres mis en avant.
En Angleterre, le culte de la famille Brontë est encore d’actualité en 2012.
Charlotte, Emily et Anne naissent en 1816, 1818 et 1820. Elles sont frappées très tôt pat la mort de leur mère en 1821. Elles sont élevées par un père aimant, pasteur et vicaire perpétuel d’une paroisse du Yorkshire. Leur tante et leur gouvernante jouent un rôle important dans leur éducation.
Il y a six enfants Brontë : les deux sœurs aînées Marie et Elizabeth mourront de la tuberculose après un séjour déplorable à l’Ecole des filles du clergé de Haworth, où de rendront aussi les trois sœurs. Les conditions sanitaires et de nourriture sont pitoyables, y compris au domicile familial, mais dans la moyenne de l’époque à cet endroit de l’Angleterre.
Il y a aussi un frère, Branwell, lequel s’auto détruira dans l’alcool devant leurs yeux et finira par mourir de la tuberculose en 1848 à l’âge de 31 ans. Cet être doué, torturé, violent et malade influencera beaucoup les écrits des trois jeunes femmes.
Les trois sœurs après avoir un peu voyagé, fréquenté des écoles renommées, occupé des postes de professeur ou de gouvernantes reviennent toutes au presbytère de Haworth et écrivent.
Premières publications de poèmes assez confidentiels sous des pseudonymes masculins.
Et puis, fait incroyable à mes yeux, la même année (1847) sont publiés les trois romans considérés aujourd’hui au minimum comme des classiques, voire des chef-d’œuvre :
- « Jane Eyre » de Charlotte Brontë (succès immédiat)
- « Wuthering Heights » d’Emily Brontë (Les hauts de Hurlevent en français, livre choquant et condamné par la critique de l’époque)
- « Agnès Grey » de Anne Brontë (un peu passé inaperçu à l’époque)
Imaginez à quel point ces trois jeunes femmes se sont raccrochées à l’écriture pour arriver à publier en même temps ces trois livres là…et à survivre dans un contexte économique, sanitaire et familial très difficile.
Emily meurt en1848 de la tuberculose (six mois après son frère Branwell).
Anne meurt en 1849 de la même maladie (quelques mois après Emily).
Charlotte survit à l’épidémie, se mariera et mourra en 1855 pendant sa grossesse.
Le père, le pasteur Patrick Brontë, survivra à ses enfants et mourra en 1861 à l’âge de 84 ans.
L’histoire des sœurs Brontê, résumée brièvement ici est évidemment tragique et émouvante. La mort, la misère et la maladie sont omniprésentes ainsi que l’éducation, la culture, les mots, la musique qui leur ont permis d’affronter l’existence et de tenir pendant leur courte vie.
Leur empreinte reste à jamais gravée dans la littérature et dans le cœur de leurs lecteurs.
« Les hauts de Hurlevent » est pour moi un très grand livre…j’en reparle dès que je l’ai achevé…et vous laisse avec cet extrait du roman d'Emily qui me terrifie et m’émerveille à la fois :
« Catherine Earnshaw, puisses-tu ne pas trouver le repos tant que je vivrai ! Tu dis que je t'ai tuée, hante-moi, alors ! Les victimes hantent leurs meurtriers, je crois. Je sais que des fantômes ont erré sur la terre. Sois toujours avec moi... prends n'importe quelle forme... rends-moi fou ! mais ne me laisse pas dans cet abîme où je ne puis te trouver. Oh ! Dieu ! c'est indicible ! je ne peux pas vivre sans ma vie ! je ne peux pas vivre sans mon âme ! »