Heathcliff, personnage central des Hauts de Hurlevent est un enfant trouvé que le père de Catherine Earnshaw a ramené un soir à la maison. Il n’a pas de nom et le père de Cathy lui donne celui de Heathcliff, qui fut le prénom d’un de ses fils mort en bas âge.
Maltraité de tous, Heathcliff aura son enfance sauvée par l’amour que lui porte la jeune Cathy. Ils vivent dans un univers dur et austère, empreint d’une forme de sauvagerie et sauvé par la lande environnante. En grandissant Cathy en vient à redouter la passion qu’elle inspire à Heathcliff et devenue une jeune femme, elle va le trahir et se trahir elle-même en épousant le jeune propriétaire d’un château voisin. A partir de là, vont se déchaîner la passion, la révolte, la violence et la vengeance de Heathcliff.
Catherine dit ceci en parlant d’Heathcliff : « Aussi ne saura-t-il jamais combien je l’aime, et cela non parce qu’il est beau, mais parce qu’il est davantage moi-même que je ne le suis…je suis Heatcliff »
Voici le fil conducteur du roman d’Emily Brontë qui est pour moi l’un des plus beaux et des marquants livres que j’ai eu l’occasion d’aborder. Il est à jamais dans mon top five...
C’est un livre noir, très noir, qui explore vraiment les tréfonds de l’âme humaine (contrairement à certains romans contemporains dont la quatrième de couverture se targue trop facilement de cette affirmation) tout en exaltant la passion amoureuse qui ne peut conduire qu’à la démence.
C’est un livre effrayant, les décors et les personnages font penser à une histoire d’épouvante et j’ai hâte de voir une ou plusieurs adaptations cinématographiques. (Merci Somaja de m'avoir envoyé l'une de ces versions en DVD...)
Il n’y a pas d’espoir dans le récit d’Emily Brontë : il n’y a pas de salut sur terre, pas de salut dans la religion, pas de salut dans la mort, pas de salut dans l’au-delà puisque les fantômes viennent tourmenter les vivants.
Mais quand même en y regardant de plus près, il y a quand même une forme d’espoir à travers Heathcliff. Ce dernier est l’être le plus diabolique, méchant et démoniaque qui puisse exister sur terre et pourtant, il tombe à genoux et pleure de toute son âme sa Cathy disparue (en partie pas sa faute d’ailleurs) allant jursqu’à déterrer son cadavre pour l’embrasser et peut être epérer laisser s'échapper son spectre (pure supposition de ma part).
Il dit ceci en parlant de Cathy « qu’est ce qui ne me la rappelle pas ? Je ne peux jeter les yeux sur ce dallage sans y voir ses traits dessinés ! Dans chaque nuage, dans chaque arbre, remplissant l’air la nuit, visible par lueurs passagères dans chaque objet le jour, je suis entouré de son image…le monde entier est une terrible collection de témoignages qui me rappellent qu’elle a existé et que je l’ai perdue ! ».
Dans cet univers de mort aussi glauque qu’effrayant, Emily Brontë donne naissance à des personnages romanesques que l’on ne peut oublier ensuite. Le récit est rythmé, le style fluide, l’histoire se dévoilant par l’entremise du locataire d’Heathcliff et surtout de Mrs Dean, une gouvernante de plusieurs des personnages du roman.
Comment cette jeune femme qui avait environ 25 ans lorsqu’elle écrivit ce roman et vivait quasiment recluse dans le presbytère de son père dans des conditions difficiles a-t-elle pu pondre une œuvre aussi forte, aussi belle, aussi dérangeante et à contre courant total des conventions de son époque ?
Forcément en utilisant sa très grande sensibilité et sa propre souffrance intérieure et en donnant naissance à cette passion exaltée, tourmentée et mortelle. A mon avis, une partie de son message est que tout est préférable à l’ennui mortel, même un amour qui conduit à la mort et à la démence est préférable à pas d’amour du tout et je crains qu’elle n’ait projeté dans cette histoire la non-existence de la sienne.
Je suis d’accord avec George Bataille (je précise je ne sais pas qu’il il est, je ne connais que son nom mais peu importe) lorsqu’il dit : « Emily Brontë laisse l’un des plus beaux livres de la littérature de tous les temps, peut être la plus belle, la plus profondément violente des histoires d’amour ».
J’ai vraiment aimé ce livre, qui m’a retourné les tripes dans tous les sens…j’en avais pourtant pas besoin en ce moment mais j’ai passé un moment inoubliable en compagnie d’Emily Brontë et puis le tiède m'exapère...j'aime le tout ou rien !
S’il y a quelqu’un qui n’a pas encore lu « Les hauts de Hurlevent », qu’il se rende d’urgence dans n’importe qu’elle librairie, il est mis en valeur partout. C’est un très grand livre…