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30 décembre 2011 5 30 /12 /décembre /2011 14:44

trouillot

 

Neuvième livre en compétition pour le prix littéraire des hebdos en région qui sera décerné le 19  janvier prochain : «  La belle amour humaine » de Lyonel TROUILLOT.

 

L’action se passe à Haïti, ce petit pays des Caraïbes, peut être le plus pauvre de la planète, dont est originaire l’auteur.

Une jeune femme  Européenne, Anaïse, part sur les traces du  père qu’elle n’a pas connu, ce dernier ayant déserté Anse à Foleur, petit village  de pêcheurs, le lendemain de la disparition mystérieuse du grand père d’Anaïse et de son ami, colonel en retraite, lors de l’incendie simultané de leurs 2 maisons.

Anaïse est guidée par Thomas qui l’accompagne sur la route entre la capitale Haïtienne et le petit village de Anse à Foleur : c’est l’occasion de lui dévoiler la vie du hameau  et des éléments de l'histoire familiale d'Anaïse.

 

L’intrigue bien que très intéressante n’est qu’un prétexte pour l’auteur qui en profite pour faire  un roman humaniste et brillant sur la place de l’individu sur terre, posant la question suivante «  ai-je fait un bel usage de ma présence au monde » ?

Lyonel Trouillot dresse un portrait lucide et touchant de la vie à Haïti et en profite pour arranger le portrait aux business man et aux touristes des pays du Nord se rendant sur l’île : « Un touriste c’est très souvent un portefeuille qui commente le peu qu’il voit sur un ton sans appel ».

 

Mais le plus intéressant est la galerie de personnages proposée par l’auteur (une grand-mère se réfugiant dans les romances, un peintre aveugle, un faiseur de lois jamais appliquées…) avec en filigrane l’idée que le plus important est le partage, la générosité entre les hommes, que «  tout ce qui compte c’est le bonheur, le reste c’est des entraves ».

 

La belle amour humaine est une réflexion enchanteresse sur le bien et le mal : « chacun à son devoir de merveille…chacun à sa partition à jouer sur le tableau de la belle amour humaine » et d’ailleurs il est beaucoup question de peinture dans le livre, une toile représentant cette belle amour humaine.

 

Ce livre m’a enchanté : l’écriture de Lyonel Trouillot est à la fois poétique, musicale et accessible. L’air de rien son style s’insinue dans notre ressenti de lecteur comme un  goutte à goutte dont on ne peut plus se passer jusqu’à la fin du roman.

L’histoire est belle, les décors sont magnifiés  et l’être humain finalement glorifié.

 

Je retiendrais cette idée magique et pourtant bien réelle  développée par Trouillot : « toute personne devrait être l’aide-bonheur d’une autre personne ». C’est tellement vrai mais on l’oublie hélas souvent  et  l’on s’en rend compte trop tard, lorsque l’amour n’est plus…

 

Ce livre est difficile à raconter et à ressentir donc à chroniquer  mais ce fut pour moi un moment délicieux, un coup de cœur et une  belle découverte  dans le cadre de « ces lectures imposées » par le prix littéraire pour lequel je suis juré.

En plus il se lit vite, il est rythmé et chaque page contient un moment de finesse et de poésie alors si vous cherchez un titre pour bien commencer 2012…

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27 décembre 2011 2 27 /12 /décembre /2011 00:12

tardieuHuitième livre en compétition pour le prix littéraire des hebdos en région : «  la confusion des peines » de Laurence TARDIEU.

 

On reproche souvent aux écrivains d’être nombrilistes et de faire de leurs écrits une véritable thérapie personnelle, ce livre s’inscrit dans cette ligne et tant mieux, j’aime de genre de démarches.

Laurence Tardieu raconte avec 10 années de recul, comment elle a vécu l’année 2000, où son père, un homme jusque là adulé et irréprochable en apparence, est condamné à 2 ans de prison ferme pour corruption. La même année sa mère meurt en quelques mois d’une tumeur au cerveau.

 

La confusion des peines s’adresse à son père, c’est un appel à communiquer, à partager avec lui, à enfin sortir du mutisme et du silence familial autour de ses événements tragiques.

C’est un témoignage d’amour aussi entre deux êtres qui n’arrivent pas à se dire qu’ils s’aiment, un témoignage sur un pan entier de vie qui s’écroule et la renaissance qui l’accompagne, c’est le deuil d’un père (bien plus que celui de la mère) et la possible découverte d'un autre.

S’adressant à son père : «  Tu fais partie de ces êtres qui sont surtout ce qu’ils ne montrent pas, ce qu’ils ne disent pas, ce qu’ils n’exposent pas. Lorsqu’ils vous quittent ils laissent dans leur sillage quelque chose de puissant qui va bien au-delà de leurs paroles ou de leurs actes. Ce sont des individus terriblement attirants car face à eux on n’a qu’une envie, passer de l’autre côté, celui de l’ombre, du trouble, pénétrer les terres secrètes »

 

C’est une thérapie car pour la première fois de sa vie, l’auteur ose regarder son père droit dans les yeux et s’affranchir de son emprise sur sa vie de femme. Elle dit elle-même vers la fin du livre qu’enfin elle  n’est plus une fille mais elle est devenue une femme après avoir réussi à écrire ces mots.

On sent que ce livre a été difficile à écrire, il y a beaucoup de redites et de répétitions, c’est assez brouillon mais totalement sincère, émouvant, intelligent et le sujet est quasi universel, tout le monde peut rapprocher son histoire familiale de celle relatée pat Laurence Tardieu.

 

Le style de l’auteur est assez percutant, des phrases très longues ponctuées de mots simples et forts séparés par des virgules à répétition.

De jolies métaphores sur le vie : « la vie n’est qu’une série ininterrompue de sauts qu’on essaie de rendre le moins maladroit possible afin de ne pas déclarer forfait et de pouvoir continuer, et peu importe où on saute, peu importe comment on saute, l’important c’est de pouvoir poursuivre ».

Des aphorismes dont celui-ci : « la générosité finit souvent là où commence la mise en danger de soi : chacun sauve sa peau »  Que ces mots sont vrais...

Pour terminer une définition de l’écriture : «  Ecrire c’est aussi tenter de mettre en ordre ce qui dans ma vie l’était si peu, avoir l’illusion de triompher sur le désordre ».

 

Ce livre n’est pas un coup de cœur mais simplement un vrai beau livre qui vient du cœur et qui m’ a parlé.

 

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16 décembre 2011 5 16 /12 /décembre /2011 15:34

des fourmis dans la bouche

 

Septième livre en compétition pour le prix littéraire des hebdos en région qui aura lieu dans un mois maintenant.

 

Née au Mali, Khadîja élève seule quatre enfants à Paris, dans le quartier de Château-Rouge. Pétrie de double culture, musulmane mais le doute chevillé au corps, elle se retrouve exclue de sa communauté du fait de sa liaison avec Jacques, le père de son fils métis.
Cercle après cercle, depuis ses voisines maliennes jusqu'aux patriarches du foyer Sonacotra et à ses propres enfants, Khadîja passe en jugement.

 

L’auteur dresse un portrait sans concession de cette femme africaine, à la double culture, qui se retrouve  finalement bannie en tant qu’africaine et en tant que Française.

Le style est très linéaire, c’est un morceau de vie, un morceau de quotidien et de misère, raconté sans distanciation et sans autre but que de témoigner de cette rude condition en flirtant parfois avec le pathos.

 

Je dois dire que je suis un peu resté au bord du chemin et que ce récit ne m’a pas touché.

L’auteur est sincère mais son témoignage m’ a étrangement laissé de marbre.

 

Khadi Hane n’en est pourtant pas à son premier roman mais je n’ai pas trouvé dans ses mots ce que j’attends d’un livre. C’est ainsi.

 

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2 décembre 2011 5 02 /12 /décembre /2011 00:12

jean Anglade

 

Sixième ouvrage en lice pour le prix des hebdos littéraires en région 2012…le juré amateur que je suis tient le coup pour le moment : « Les doigts bleus de la pluie » de Jean Anglade.

Cet auteur plutôt discret a publié des essais, des pièces de théâtre, des biographies et plus de 50 romans. D’après Wikipédia, il  est né en 1915 donc il vient de publier ce roman à l’âge de 95 ans dans la catégorie « romans du terroir », l’auteur étant viscéralement attaché à son Auvergne natale.

 

Ce livre raconte l’existence d’Aline, jeune campagnarde rêveuse et romantique entretenant l’espoir d’une passion avec un amant imaginaire dénommé Grégory.

Mais Aline fait un mariage de convenance avec un riche Tunisien et pars là bas, elle a trois enfants. Le mari meurt, elle revient En Auvergne et fait un deuxième mariage de convenance avec un sombre huissier. Un quatrième enfant verra le jour  Sa vie est monotone, sinistre, elle n’a qu’un rôle utilitaire et n’existe pas en tant que femme…jusqu’au jour où elle croise Edmond, personnage un peu excentrique et décalé. Et là Aline rencontre enfin l’amour mais succombera t-elle aux affres de la passion ?

 

Les personnages de Jean Anglade sont simples, attachants et profondément humains.

La question posée par l’auteur est de savoir si l’on peut céder de toute son âme  à la passion amoureuse lorsqu’on est une femme mariée avec 4 enfants, que l’on vit  dans une petite ville de campagne dans les années avant la révolution féministe.

« Les doigts bleus de la pluie » c’est aussi et surtout un portrait de femme et de mère très touchant.

 

Le style est très classique, il y a quelques cotés vielle France qui parfois sont agaçants mais paradoxalement l’auteur plaide en faveur de la passion, au détriment des conventions sociales et religieuses.

Les terres auvergnates constituent un décor de choix aux aventures d’Aline et Jean Anglade est visiblement un amoureux de la nature : il dédie d’ailleurs son livre au vent, au brouillard et au soleil.

 

J’ai passé un bon moment à la lecture de ce roman d’amour sincère et sobre.

Par contre je trouve que la fin est expédiée et décevante  et j’eus aimé une autre alternative…mais à 95 ans, arriver à publier un roman par an et continuer de rencontrer le succès des lecteurs est une prouesse. Chapeau bas Monsieur Anglade.

 

Pour terminer, je reproduis ici les mots d’Eluard qui figurent sur le première page du livre…ils donnent la tonalité de ce roman :

« Nous ne vieillirons pas ensemble. Voici le jour en trop : le temps déborde. Mon amour si léger prend le poids d’un supplice »

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21 novembre 2011 1 21 /11 /novembre /2011 00:12

rester vivantQuatrième livre en course pour le prix littéraire des hebdos en région, édition 2012 : «  Et rester vivant » de Jean-Philippe Blondel.

 

L’auteur est agé de 45 ans, il a déjà publié plus de 10 romans, il continue d’enseigner l’anglais dans un lycée et à l’université. Il est marié et à 2 filles Ce roman est entièrement autobiographique…l’auteur dit qu’il a mis 25 ans pour trouver l’angle sous lequel il pouvait raconter cet épisode terrible de sa vie.

A 18 ans, il perd sa mère et son frère dans un accident de voiture. Resté seul avec son père avec qui il entretient des rapports difficiles, il perd ce dernier à l’age de 22 ans, également dans un accident de voiture.

 

Le récit commence à la mort du père. Le narrateur part aux Etats Unis avec son ex compagne et son meilleur ami, les 2 personnes les plus chères sur cette terre à ses yeux.

«  Et rester vivant » raconte ce voyage initiatique de 2 mois, sous forme d’un road-movie intimiste en équilibre constant  entre vie et mort.

Ce roman qui n’en est pas vraiment un, n’a rien d’exceptionnel en soi et n’est  à mon avis pas le livre coup de poing dont certains se font l’écho.

Mais ce livre est juste, sincère, émouvant, touchant, parfois drôle et évite le pathos et les jérémiades. Je pense qu’il a fallu beaucoup de lucidité et un certain courage pour retracer cette période d’errements qu’est le deuil d’êtres chers.

 

Le message du livre est que la fuite des évènements par éloignement géographique ne résout rien : elle est vaine mais peut être salutaire si  justement elle permet de « remuer la merde »et de se positionner clairement du coté de la vie. Au milieu de désespoirs, ce voyage tragique bien qu’auréolé de rencontres magnifiques, se termine sur l’espoir et la volonté farouche du narrateur de renaître en se confrontant au passé et aux drames familiaux. C’est la volonté d’accomplir un travail de deuil et de ne pas se contenter d’un simple processus de deuil.

Le style de Jean-philippe Blondel est très agréable, son écriture est très musicale, très rythmée, très sonore.

Il utilise des phrases très courtes et j’aime ça.

 

Le récit laisse échapper de belles saillies comme : « les choix ne sont que des illusions que l’on se façonne pour pouvoir être libre » ou encore « il n’y a pas de bien et de mal, il n’y a que des circonstances : va vers ce qui te cicatrise ».

 

J’aime particulièrement ce passage là : « Je suis en lutte perpétuelle. Je marche écartelé sur la ligne rouge qui sépare la marge de la page. Je m’y maintiens en équilibre. J’étends les bras. Mes pas sont encore mal assurés. Le vent menace à tout moment de ma faire basculer .Je suis là haut, tout là haut, je suis un funambule. Je serre les dents. Je sais qu’il faut que je m’habitue au danger. Je resterai sur cette ligne le reste de mon existence. Je dois la transformer en antre, en grotte, en  caverne. L’embellir. C’est ma maison. C’est ma maison ».

 

J’ai beaucoup aimé ce livre et cet auteur, 2 heures de plaisir littéraire et une belle découverte.

Blondel conclut ainsi : « J’espère que désormais, plus aucun de mes livres ne sera un hommage ».

 

Pour voir l'avis d'Asphodèle sur cet ouvrage: avis

 

blondel

 

  PS: le cinquième livre en compétition était " place des savanes "de Jean-Claude PIROTTE. J'ai captitulé après 53 pages, je suis totalement resté hermétique à ce livre, je n'y est trouvé aucun intérêt. j'ai attaqué le sixième.

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16 novembre 2011 3 16 /11 /novembre /2011 00:12

beauquel

 

Troisième livre en compétition pour le 5 ième prix littéraire des hebdos en région : «  Avant le silence des forêts » de Lilyane BEAUQUEL.

Elle est agrégée de lettres, enseignante et chargée de mission culture à l’université de Lorraine.

C’est son premier roman, il est édité chez Gallimard, a été retenu à l’unanimité par le comité de lecture.

 

L’histoire tient en 2 mots : 4 jeunes Allemands liés par l’amitié sont enrôlés dans la grande guerre et partent au front en Lorraine. L’un d’eux, Simon, consigne ses impressions et ses ressentis sur un carnet.

Le problème lorsqu’on est membre du jury c’est qu’on ne choisit pas les livres en compétition et je dois avouer que ce thème là est aux antipodes de ce que je lis en général : tout ce qui est historique et les récits de guerre me laissent froid en général.

 

El là, j’ai lu le prologue et j’ai pris une première claque : en quelques mots j’ai compris que j’avais sous les yeux un livre exceptionnel. Et des claques j’en ai pris pendant 300 pages.

300 pages de poésie pure, un style époustouflant, une véritable musique des mots, une symphonie de la mort.

L’auteur décrit l’enfer, la barbarie, l’innommable avec une lucidité et une distanciation particulièrement brillante. Elle ne cherche en aucun cas à rendre beau l’atrocité de cette guerre mais sa prose est enchantée. Simon consigne sans relâche les absurdités des tranchées, les véritables ennemis n'étant pas les Français dans celle d’en face mais peut être davantage les officiers en arrière ligne.

 

Au milieu de ses désesérances humaines, l’auteur s’attache néanmoins à faire scintiller des lueurs d’espoirs à travers les souvenirs des personnages, leur enfance, à travers la magnificence de la nature et des saisons.

C’est étrange mais alors même que l’avancée du récit est implacable et la mort inéluctable, je crois que ce livre peut arriver à donner de l’espoir aux plus désespérés, je ne saurais expliquer pourquoi.

C’est poignant, bouleversant, les mots de Lilyane Beauquel sont totalement hypnotiques, ce livre est fantastique, c’est presque une expérience littéraire, une transe d’humanité. Un vrai coup de cœur pour moi.

 

Et pour vous imprégner du livre : la page 208 intitulée «  trou », prise totalement au hasard.

 

J’avance comme nageant,  en eaux profondes avec la certitude de rien sinon celle de l’enfoncement dans cette soie dernière. Les compagnons sont adossés au muret mal agencé, les larmes et le cœur réduits à leur misère, sans témoins. Quelqu’un geint par là. Des rats fuient de partout, Heinrich prie. Ne pas chanter, ne rien murmurer, l’eau noire en moi.

Je ne suis à l’abri de rien, la nuit se défait, et avec la beauté retrouvée du printemps mes membres s’agitent, la vie cherche ses points d’appui sur les barrières des champs dans l’évident projet de la campagne livrée aux bouffées de chaleur, aux ferments et aux racines empêchées d’être. Les saisons détournées, ces suspensions de tempêtes, ces ciels pour le moins qui vaille : la mitraille et les envols de gaz mal orientés, tout cela depuis plus d’un an, qui ne finit pas.

«  Être près de toi, Anke, dans le décorum de velours et des fruits d’or d’un repas de noce, les oreillers brodés, voilà à quoi je pense. Donne moi ta main, ouvre ton regard et que mon désir s’y épuise ».

Je ne fais que raviver une envie de bonheur depuis longtemps renoncé, nous sommes un et nous sommes mille, et des millions, nous sommes uns et tous et seuls. Rien ne permet plus de communiquer avec ceux que nous avons quittés. Toujours, dans ce trou qu’on nous fait, restera notre silence.

 

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14 novembre 2011 1 14 /11 /novembre /2011 08:40

leonora

 

Deuxième ouvrage en lice pour le 5 ième prix littéraire des hebdos en région qui sera décerné le 19 janvier prochain, par 22 jurés dont votre serviteur.

 

Ce livre raconte l’histoire de 2 frères, Antoine et Maxime. Les deux sont Africains, vivent sur l’hexagone, l’un est le fruit de l’amour et l’autre d’un viol.

L’auteur propose une histoire familiale sur 3 générations (la grand-mère, la mère et les 2 frères), entre la France et l’Afrique.

 

Les thèmes abordés sont graves et peuvent toucher beaucoup de lecteurs : l’enfance volée, la difficulté et la responsabilité d’être mère, la misère sociale, la destruction d’un individu en raison de l’absence d'amour maternel.

 

Et puis, Léonora Miano dresse un portrait sans concession des rapports Nord / Sud avec beaucoup de sincérité et de réalisme : elle évite l’écueil des gentils africains et des méchants occidentaux colonialistes, chacun en prend pour son grade !

 

En parallèle, il y a le thème du pardon et de la renaissance de l’individu : peut-on pardonner à ceux qui nous ont fait du mal ou ne nous ont pas aimés ? Peut-on transformer la haine et la rancœur en énergie de vie positive pour se construire un avenir radieux ?

 

« Les âmes chagrines » c’est aussi le beau portrait de  2 femmes à l’existence tourmentée qui portent leurs blessures avec plus ou moins de bonheur : «  Oui elle vivait, évidemment. C’était un tel roc. Comment l’égaler ? Comment ne pas lui faire honte ? Thamar n’avait pas pu affronter l’existence comme l’avait fait sa mère, les pieds fermement rivés au sol. Elle avait toujours eu des lubies, la tête dans les étoiles,regardant le monde qui l’entourait comme si elle y avait été placée par méprise, appartenant en réalité à des sphères inconnues ».

 

Ce livre m’a intéressé, il est bien construit, le style est sobre et agréable à lire.

Ce n’est toutefois pas un coup de cœur, je ne suis pas certain de relire un jour cet auteur  qui a déjà par ailleurs publié une trilogie consacrée à l’Afrique.

Simplement j’ai passé un agréable moment en découvrant ce roman sur une thématique que je n’aurais peut-être pas choisie spontanément, et c’est déjà pas mal.

 

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7 novembre 2011 1 07 /11 /novembre /2011 00:12

lorettePremier roman en compétition pour  le cinquième  prix littéraire des hebdos en régions : «  Grâce leur soit rendue » de Lorette Nobécourt.

 

Ce livre est construit en 3 parties  distinctes.

La première partie m’a vraiment  enchantée: elle raconte l’histoire d’amour entre 2 écrivains épris de liberté et de vérité. L’auteur décrit une passion entre 2 êtres totalement différents, Unica et Roberto, mais que l’écriture rapproche. Cela se passe en Espagne dans les années 80. C’est très beau, les phrases claquent et sont parfois proches d’aphorismes et de pensées sur l’existence : «  Personne ne peut rien pour personne, personne n’a de solution…nous sommes seulement une réponse chacun à notre manière, à cette question que nous pose l’existence : qu’est-ce qu’être vivant ? » 

Des mots d’amour comme s’il en pleuvait «  Je te prendrai dans mes bras, et triste et tremblant aussi si tu l’es, je te hisserai jusqu’à un ciel de joie ».

 

Puis arrive la deuxième partie qui raconte quelques années plus tard, la jeunesse de Kola, le fils des 2 écrivains. L’action se situe en Italie Et là j’en veux à l’auteur (à moins que cela ne soit à moi-même) car je suis resté au bord du chemin. Cette partie ne fait que montrer une jeunesse fougueuse et intellectuelle à la fois. Il est nécessaire d’avoir l’encyclopédie des références culturelles plus un dictionnaire des mots compliqués pour arriver à suivre. C’est presque une démonstration de culture au détriment des sentiments et j’avoue que cela m’a gonflé…

 

La troisième partie présente Kola à la recherche de ses racines au Chili, à la rencontre de son passé et de celui de sa mère. Cette partie est plus séduisante mais trop tard, le mal est fait, d’autant que la quête d’un sens à la vie en marchant sur les traces de ses ancêtres, on a déjà vu et lu cela 100 fois...

 

Au final, Lorette Nobécourt propose une ode à la liberté et à la vie, une ode à l’amour, brillante et riche mais trop travaillée et trop intello pour être totalement honnête. Je découvre cet auteur qui a déjà publié 9 livres, peut être que j’essayerai plus tard un autre de ses romans pour affiner le sentiment partagé qui m’anime après avoir lu «  Grâce leur soit rendue ».

 

Pour terminer, un passage que je trouve magnifique…

« J’ai toujours eu peur de disparaître de ta vie, depuis que je te connais, parce que tu m’as sauvée. Je ne peux pas te dire comment ni pourquoi. Je ne le sais pas moi-même. C’est à cause de ton regard, je crois, on ne sait pas où tu es, tu es quelque part, reliée à quelque chose d’autre qu’on ne peut saisir, comme si ton visage, tout ton être était tourné vers autre chose que toi, tu vois, et que nous, on ne peut pas voir, comme si tu avais vue sur un panorama auquel les autres n’ont pas accès, et de temps en temps, mais de temps en temps seulement, tu te retournes vers moi, et je découvre dans ton regard un autre paysage de moi-même »

 

Si quelqu’un a lu cet auteur et souhaite faire partager son point de vue…

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3 novembre 2011 4 03 /11 /novembre /2011 00:12

  

 rentree litteraire-price-minister

Voici mon ressenti sur le nouveau roman de David Foenkinos : Les souvenirs

Cet article est ma participation au challenge interblog proposé par PRICE MINISTER.

 

C'est le troisième roman de Foenkinos que je lis. Celui ci a pour thème principal la vieillesse et le personnage central est confronté aux derniers jours  de sa grand-mère ( une véritable petite épopée) après avoir perdu son grand-père. Il en découle une réflexion d'une grande humanité sur la place des vieux dans les familles confrontées à cette période de  vie si particulière.

 

Mais, au delà, on retrouve le thème de prédilexion de l'auteur, à savoir les sentiments, le couple, la recherche du bonheur conjugal.

 

Et définitivement, l'histoire n'a pas beaucoup d'importance dans les romans de Foenkinos : elle a même tendance à partir un peu dans tous les sens dans la deuxième partie du livre. Non ce qui compte, c'est le style : Foenkinos à cette capacité unique de retranscrire les sentiments humains avec simplicité, inventivité et poésie :

"Comment vit-on en sachant que l'avenir est une peau de chagrin? Comment puis-je le savoir moi qui attend tout de la vie? J'attends l'amour, l'inspiration, la beauté du hasard et même la prochaine coupe du monde de football".

 

Le style est épuré, les mots sont simples...presque naîfs parfois mais toujours terriblement humains. Foenkinos me fait penser à  Anna Gavalda et à Jonathan Tropper...on peut s'identifier aux personnages et à certaines des situations qu'ils vivent à travers la créativité de leur créateur.

" L'enseigne clignotante du bar est la version alcoolique du phare".

 

Une phrase citée par l'auteur dans un des souvenirs ( encore une idée originale de l'auteur à découvrir dans le livre)  est un raccourci magnifique de l'ensemble du roman : " lorsque nous avons été frappés par la mort, cela nous donne l'obligation d'aimer".

 

Les souvenirs est un roman léger et émouvant, à la fois grave et optimiste qui donne justement l'envie  d'aimer et de lire les autres romans de Foenkinos.

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21 octobre 2011 5 21 /10 /octobre /2011 00:12

logo-sphrLe 19 janvier 2012, sera remis le 5 ième prix littéraire des hebdos en région, sous la houlette du Syndicat de la Presse Hebdomadaire Régionale et en partenariat avec «  La grande librairie » sur France 5 et le magazine «  Lire ».

Ce prix est très officiel, les romans viennent des plus grandes maisons d’édition (Grasset, Plon, Gallimard, Stock…) même si l’on est loin du Goncourt.

 

22 jurés ont été choisis dans toute la France  parmi plus de 200 candidats et je suis l’un de ces jurés, celui de la région Midi-Pyréénes. Alors, je me suis dis que ça pourrait intéresser quelques lectrices et lecteurs si je racontais cette  expérience de vie.

 

C’est une amie qui a découpé un article sur l’hebdo de ma région et qui m’a dit «   tiens c’est pour toi, tu devrais lire cela » . Je l’ai remerciée , j’ai pris l’article, il a traîné sur la table et un jour d’ennui  j’ai rédigé une lettre, sans trop y croire car je n’ai  pas vraiment le profil.

Mais au delà du profil, il y a eu ce qu'on appelle "le bon moment" , celui où j’étais tellement enthousiaste après avoir lu « Belle du seigneur » et  après avoir réussi à sortir mon blog de l’anonymat le plus total.

 

Je n’ai pas le profil idéal  car je ne  suis pas un lecteur qui dévore et lit des quantités de livres : je lis tous les jours et j’adore ce temps qui s'écoule que  pour moi, ce moment volé, mais cette année en 10 mois je n’ai lu que 20 livres. Or là, je vais devoir lire 10 romans en 3 mois mais je sais qu’il y aura forcément 2 ou 3 livres qui ne vont déclencher aucune émotion en moi ,donc tout s’équilibrera...

 

De même je n’ai pas de culture littéraire très étendue, j’ai zappé tous les classiques ou presque et je ne connais aucun des 10 auteurs sélectionnés. Mais c’est justement l’occasion de découvrir des livres que je n’aurais pas connus sans cela, l’occasion d’aller vers d’autres univers.

 

C’est très agréable, je reçoit les livres petit à petit dans ma boite à lettre et j’ai quasi terminé  le premier (Lorette Nobécourt : Grâce leur soit rendue). Je ne sais pas trop comment m’y prendre, je pense que je vais systématiquement faire un article ici sur chaque roman.

Habituellement, je ne chronique que les livres que j’ai aimés.

 

Puis il y aura la délibération : les 22 membres se retrouveront à Paris à la Sorbonne  le 19 janvier à midi, discussions dans l’après midi et remise du prix dans la foulée autour d'un cocktail , pas de temps mort.

 

Je suis ravi de vivre cette petite aventure littéraire car les mots ont enfin pris beaucoup de place dans ma vie depuis 2 ans environ.

 

J’ai commencé à lire un peu vers la fin de mes études : je me souviens de Stephen king, John Irving ou Philippe Djian.

Puis, ma douce qui est une littéraire m’a incité à lire davantage et m’a fait découvrir des romanciers à succès et d’autres univers (Amélie Nothomb, Michèle Gazier, Anna Gavalda…)

Plus récemment des échanges de correspondances  avec une amie amoureuse des mots  m’ont  permis d’aller encore plus vers les livres , les sentiments  et notamment de découvrir « Belle du seigneur » qui m’a définitivement ancré dans la littérature  ou encore Madame Bovary.

Et puis il y a maintenant mon blog qui est centré sur les mots…et sur les maux.

 

Alors voilà, je suis heureux d’être juré,  de vivre quelque chose de nouveau. Je vous raconterai au fil et à mesure enfin si cela vous intéresse...

 

Si vous avez aimé cet article, vous aimerez peut-être: Ce qu'il manque...

 

 

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