Premier roman en compétition pour le cinquième prix littéraire des hebdos en régions : « Grâce leur soit rendue » de Lorette Nobécourt.
Ce livre est construit en 3 parties distinctes.
La première partie m’a vraiment enchantée: elle raconte l’histoire d’amour entre 2 écrivains épris de liberté et de vérité. L’auteur décrit une passion entre 2 êtres totalement différents, Unica et Roberto, mais que l’écriture rapproche. Cela se passe en Espagne dans les années 80. C’est très beau, les phrases claquent et sont parfois proches d’aphorismes et de pensées sur l’existence : « Personne ne peut rien pour personne, personne n’a de solution…nous sommes seulement une réponse chacun à notre manière, à cette question que nous pose l’existence : qu’est-ce qu’être vivant ? »
Des mots d’amour comme s’il en pleuvait « Je te prendrai dans mes bras, et triste et tremblant aussi si tu l’es, je te hisserai jusqu’à un ciel de joie ».
Puis arrive la deuxième partie qui raconte quelques années plus tard, la jeunesse de Kola, le fils des 2 écrivains. L’action se situe en Italie Et là j’en veux à l’auteur (à moins que cela ne soit à moi-même) car je suis resté au bord du chemin. Cette partie ne fait que montrer une jeunesse fougueuse et intellectuelle à la fois. Il est nécessaire d’avoir l’encyclopédie des références culturelles plus un dictionnaire des mots compliqués pour arriver à suivre. C’est presque une démonstration de culture au détriment des sentiments et j’avoue que cela m’a gonflé…
La troisième partie présente Kola à la recherche de ses racines au Chili, à la rencontre de son passé et de celui de sa mère. Cette partie est plus séduisante mais trop tard, le mal est fait, d’autant que la quête d’un sens à la vie en marchant sur les traces de ses ancêtres, on a déjà vu et lu cela 100 fois...
Au final, Lorette Nobécourt propose une ode à la liberté et à la vie, une ode à l’amour, brillante et riche mais trop travaillée et trop intello pour être totalement honnête. Je découvre cet auteur qui a déjà publié 9 livres, peut être que j’essayerai plus tard un autre de ses romans pour affiner le sentiment partagé qui m’anime après avoir lu « Grâce leur soit rendue ».
Pour terminer, un passage que je trouve magnifique…
« J’ai toujours eu peur de disparaître de ta vie, depuis que je te connais, parce que tu m’as sauvée. Je ne peux pas te dire comment ni pourquoi. Je ne le sais pas moi-même. C’est à cause de ton regard, je crois, on ne sait pas où tu es, tu es quelque part, reliée à quelque chose d’autre qu’on ne peut saisir, comme si ton visage, tout ton être était tourné vers autre chose que toi, tu vois, et que nous, on ne peut pas voir, comme si tu avais vue sur un panorama auquel les autres n’ont pas accès, et de temps en temps, mais de temps en temps seulement, tu te retournes vers moi, et je découvre dans ton regard un autre paysage de moi-même »
Si quelqu’un a lu cet auteur et souhaite faire partager son point de vue…