L’article que vous allez lire est un peu inhabituel ici, déjà par sa longueur mais aussi par sa tonalité.
Le point de départ a été l’un des articles de Jeanne qui indiquait que les critiques s’étaient déchaînés sur le dernier roman d’Anna Gavalda « Billie ».
Je ne lis pas les critiques des professionnels de la profession, pas même celles de Frédéric Beigbeder que j’apprécie pourtant beaucoup.
Mais là, j’ai été voir, par curiosité et je dois dire que Jeanne avait raison. Beaucoup de critiques massacrent Anna Gavalda, trop contents de pouvoir la trucider à travers son dernier livre.
Je viens juste de finir « Billie » et comme j’ai aimé le livre sans toutefois lui porter un interêt aussi fort que pour Ensemble c’est tout ou La Consolante, ma chronique paraîtra dimanche 27 octobre.
Je ne parle ici que de ce que j’aime, c’est ma ligne de conduite pour le blog.
Je vais faire une exception aujourd’hui.
Parmi les critiques assassines de « Billie » il y a celle-ci qui m’a profondément énervée.
Alors j’ai eu envie de faire comme son auteur, de lui tirer dessus sans trop de discernement et en utilisant les mêmes armes lui dire que je n'aime pas sa critique mais alors pas du tout.
Il s’agit de la critique de Jérôme Garcin, que vous pouvez lire en cliquant ici, ce qui vous permettra de comprendre la suite.
Monsieur,
J’ai lu votre critique du dernier roman d’Anna Gavalda, Billie, sur le site Internet du magazine presse dont vous animez le service culturel. Vous me pardonnerez, mais je ne vous connaissais pas. J’ai donc été me renseigner sur Wikipédia et je vois que vous êtes également écrivain et animateur d’une émission de radio culturelle diffusée sur une radio publique depuis très longtemps.
Vraiment, je dois utiliser trop de temps à lire des auteurs inconséquents ou à bloguer pour être passé à coté de votre travail, veuillez m’en excuser.
Mais votre critique ne me donne pas du tout envie de vous lire.
En effet, je n’aime pas le ton et le style de votre charge sur le dernier livre d'Anna Gavalda, Billie. Il s’agit d’un règlement de comptes en bonne et due forme et d’un déferlement de mauvaise foi qui ne repose sur rien. Je ne sais pas comment sont vos livres, mais je trouve votre critique vraiment mauvaise. Comment quelqu'un qui occupe une place comme la votre peut-il écrite une chronique aussi nase qui ne décole jamais du niveau zéro?
Vous dites qu’Anna Gavalda a généré 32 millions d’euros de chiffre d’affaires…étrange de placer cette information dans le milieu de l’édition où l' on compte en exemplaires vendus. C’est vrai que plus de 7 millions de livres vendus en seulement 6 titres (hors livres jeunesse) cela peut faire baver. Mais voilà, Anna Gavalda n’est pas aussi prolixe que vous…6 livres en 14 années mais disons qu’elle a un public plus large, celui que vous semblez mépriser depuis votre petit temple étriqué. Le succès est-il forcément synonyme de médiocrité?
Pourtant, vous devez être un auteur à succès : Je vois que vous arrivez à publier quasiment un livre par an depuis 2004 chez une grande maison d’édition dont le comité de lecture et de sélection effraye même les écrivains aguerris.
Pour arriver à convaincre cet éditeur chaque année, vos œuvres doivent être magistrales, exceptionnelles, je ne vois que ça comme explication... Anna Gavalda avait selon vous un « petit charme » dans ses romans passés, mais le vôtre doit être inégalable pour publier autant...
Mais permettez-moi d’en venir à votre critique.
« Un roman écrit en Verlan ». Il doit y avoir dix mots en tout écrits en Verlan dans le livre d'Anna Gavalda, c’est un peu léger comme accroche non ?
Ensuite vous êtes visiblement fâché de rencontrer les mots « saloperie, merde, chaudasse, putain ». Certes, nous étions habitués à un langage plus châtié avec Anna Gavalda, je vous le concède, mais bon nous sommes en 2013 et c’est Billie qui parle , la jeune fille paumée. Vous avez le droit de penser que son livre est « une putain de saloperie de cata à vous trouer le péteux » en recopiant les mots d’Anna Gavalda. Peut être a-t-elle juste essayé de décoincer les balais des postérieurs de l’intelligentsia littéraire et culturelle mais visiblement elle a raté son coup.
Vous dites encore à la fin de votre texte : « Un sketch de Muriel Robin écrit par Martin Hirsch période Emmaüs ». « Une mixture informe du « Petit Prince de Saint-Ex et du Merci la vie de Blier ». Ha oui, Billie parle à une étoile…je vois...il en faut des idées pour pondre un truc pareil…même moi qui suis peu cultivé et qui ai commencé à lire sur le tard, j’aurais pu penser au Petit Prince.
Quant à Muriel Robin et Martin Hirsch, je sens du mépris pour les petites gens qui pourtant sont aussi vos lecteurs parce que certains d’entre eux achètent le magazine de presse qui vous fait vivre. Il faut tolérer les livres populaires sinon il fallait aller diriger le service culturel d’un magazine intello fait par des intellos qui gardent leur temple de manière à ce que la culture reste élitiste et s’adresse à une poignée d’élus. Vous avez dû vous tromper de magazine, voilà tout !
« N’étaient des scrupules professionnels démodés, on n’aurait pas dû aller jusqu’au bout. »
Moi je crois que pour faire une critique constructive et argumentée, il faut avoir ce genre de scrupules et lire le livre en entier.
Si vous l’aviez fait, vous auriez vu que le livre faisait 223 pages et non 222 puisque la dernière page de chaque chapitre n’est pas numérotée.
De même, si vous aviez au moins lu la page 17 vous auriez vu que l’action ne se passait pas en Ardèche mais en Lozère. Que vous ne sachiez pas que le parc naturel des Cévennes se trouve majoritairement sur les départements du Gard et de la Lozère, soit, on ne vous demande pas d’être bon en géographie française d’autant plus qu'une partie de l'action se déroule hors du périphérique parisien et du Boulevard Saint-Germain et qu'Anna Gavalda ose tailler un costard à certains parisiens...
Mais la nuit en question relatée dans « Billie » se passe en Lozère et pas en Ardèche, et ce genre d’erreur est pour le moins troublante. Voire impardonnable pour un lecteur attentif. D’autant que cette information figure bien dans " l' introduction calamiteuse" qui a suscité votre courroux et sur laquelle vous basez votre diatribe, vous êtes donc supposé l'avoir lue attentivement.
Oui c’est au minimum troublant. Et s’il faut blâmer des scribes obscurs qui vous macheraient le travail de chroniqueur eh bien, utilisez votre vindicte pour les blâmer, demandez-leur de lire le livre avant et en entier ! Et d’argumenter un peu plus sérieusement, ne serait-ce que par élégance, élégance dont vous semblez être en carence…
Je conçois qu'il est difficile d'être bon partout, auteur, critique, animateur, membre d'un comité de lecture, journaliste culturel, ça fait beaucoup pour un seul homme et quand on est à la fois juge et partie, le jeu finit toujours par être un peu biaisé de toute manière!
« Grave pourave » , votre critique ! Rien à sauver ! A part nous-mêmes en prenant nos jambes à nos cous ! Et paradoxalement, vous donnez envie d’acheter le dernier Anna Gavalda à ceux qui hésiteraient.
Non seulement vous prêchez dans le désert mais encore je trouve votre sermon plutôt consternant !