C’est bientôt la rentrée…littéraire.
Branle-bas de combat chez les éditeurs !
En 2013, il s’est vendu 1.200.000 livres parus à la rentrée de septembre, autant dire que commercialement, c’est un évènement important.
Cette année, entre fin août et mi-octobre, ce n’est pas moins de 607 romans (404 français et 203 étrangers) qui vont sortir et se battre pour être en tête des rayonnages des librairies. Sachant qu’en 2 mois, La Grande Librairie peut écouler 32 écrivains…sur 600. Et cela doit être pareil pour les autres médias. Une vraie lutte à la culture et au business aussi puisque seuls les autruchiens et les autruchiennes dissocient toujours les 2...
Et, il va y avoir du lourd : Foenkinos, Delacourt, Besson, Adam et bien entendu, Amélie Nothomb et son chapeau pour la 22 ième année consécutive, dont le nouveau roman sera tiré à 180000 exemplaires. Le tirage moyen en 2013 pour un premier jet est de 1500 exemplaires seulement (y compris les livres auto édités qui doivent plomber le chiffre) selon un étude de la BNF. En enlevant les titres auto-édités on arrive plutôt à 5000 exemplaires pour un premier tirage. Encore faut-il arriver à les vendre pour espérer un deuxième tirage.
Bonne nouvelle, 75 premiers romans seront publiés à la rentrée, ce qui prouve qu’il y a des talents pour lesquels les éditeurs sont prêts à prendre des risques parce que pour se faire remarquer parmi 600 titres, faut y croire au premier roman !
On sait que les jeunes auteurs actuels ont tendance à faire des textes courts (et tant mieux) mais pour l’anecdote, un certain Doubrovsky publie un livre intitulé « le monstre », qui fait 1700 pages . il a intérêt d’être bon, sinon il pourra toujours permettre de caler une armoire normande ou de trucider les beaux-parents. Ceci dit, à la page, ce livre sera bien moins cher qu’un livre de 170 pages, car les livres édités en grand format sont onéreux.
D’ailleurs, les chiffres exacts sont assez difficiles à avoir…mais selon plusieurs sources assez comparables, sur un livre vendu 20€ TTC, voici ce que toucheraient environ les divers intervenants :
- Le libraire : 7€
- L’éditeur : 4€
- L’imprimeur : 3€
- Transport et logistique : 2€
- L’auteur : 1.50€
- Le diffuseur (intermédiaire qui fait la promotion du livre pour l’éditeur) 1.50€
- L’Etat : 1€
Du coup, peut-on bien vivre voire devenir riche si l’on est auteur ? Oui à condition de vendre du livre…un best-seller peut mettre l’abri pour le reste de sa vie. Mais qu’est-ce qu’un best-seller ?
Hé bien, pour un premier roman, 5000 exemplaires vendus = best-seller et en moyenne, l’auteur gagnera donc 7500€. Moins de 1% des premiers romans se vendent à 5000 exemplaires...beaucoup sont plus proches des 500.
Pas de quoi se pâmer….les phénomènes d’édition comme par exemple, Le Confident, d’Hélène Grémillon, premier roman vendu à 400000 exemplaires (en fait 50000 à l’origine, le reste étant dû au format poche) représentent un pactole rarissime ! Il faut dire que cette histoire est fantastique, un premier roman parfait ou presque.
J’achète rarement des livres à la rentrée littéraire, mis à part pour quelques auteurs chouchous et encore souvent j’attends. Je n'en reçois pas non plus gratos dans ma boite ux lettres contre un article de promotion à faire...la confidentialité d'un blog à ses inconvénients...mais bon je crois que je vais me payer le nouveau Gaëlle Josse en septembre et aussi un premier roman qu lequel je flasherai en librairie.
Bonne rentrée littéraire aux 607 écrivains en lice...sans les livres comment vivrions-nous?