Il y a une phrase dont je ne connais pas l’auteur, qui dit à peu près ceci : « les gens capables créent, les incapables enseignent ». En fait je pense que ces mots veulent dirent qu’il y a une catégorie de personnes qui passent leur temps à critiquer les artistes (et parfois les enseignants) tout en étant incapables d’être l’un ou l’autre. Cette phrase s'adresse davantage aux professeurs de foi qu'aux enseignants.
Avoir un avis, un ressenti, c’est normal mais critiquer pour critiquer est un peu stérile.
Alors on peut préférer parler seulement de ce que l’on aime ou nous touche et délaisser le reste…on peut alors se permettre un jugement même s'il est bienveillant.
De la théorie à la pratique : que pense un grand écrivain d’un autre grand écrivain ?
Dans le Biographie de Charlotte Brontë, écrite par Margot Peters, l’on apprend qu’en 1850, alors que Charlotte a rencontré le succès public et critique avec « Jane Eyre » publié en 1847, lut « Orgueil et préjugés » puis « Emma » de Jane Austen.
Voici ce qu’elle écrivit à son éditeur de l’époque au sujet de Jane Austen : « Il y a là une précision chinoise, une délicatesse de miniaturiste dans la peinture : rien de véhément ne trouble son lecteur, elle ne le dérange par rien de profond. Les passions lui sont complètement inconnues…son affaire ce n’est pas tant le cœur humain que les yeux, la bouche, les mains et les pieds de l’homme…Jane Austen fut une dame des plus intelligentes mais une femme inachevée et plutôt insensible, si c’est la une hérésie, je n’y peux rien, »
Charlotte Brontë était une personne humble en tant qu’être humain mais intellectuellement et artistiquement, elle était on ne peut plus orgueilleuse…cette critique plutôt acerbe en est la preuve, mais elle pouvait se le permettre.
Et puis c’était une femme…qui parlait d’une autre femme…
Il est dommage qu’on ne puisse pas savoir ce que Jane Austen aurait pensé des œuvres des sœurs Brontë…