Voici ma participation à l'atelier des plumes d'Asphodèle, sur le thème du feu. Les mots proposés aujourd'hui sont : Chaleur, soleil, jeu, âtre, glace, bois, passion, fascinant, brûler, enfer, flammes, braises, purifier, intense, syncopé, secousse, sable.
J'ai transformé intense en intensité, ce qui me vaudra un bon coup de règle mais tant pis...
Juste avant qu’elle ne décide de le transformer en braises de bois consumé dans son âtre, on pouvait lire dans le journal intime de la lune : « Je brûlerai dans les flammes de l’enfer, perdue pour des millénaires. Soudain tout s’éclaire, c’est dans sa lumière que j’ai goûté la chair »
Un soir d’intense chaleur, le soleil fit fondre la glace et devint l’amant de la lune.
Il remarqua tout de suite le coté solaire de l'astre lunaire, et le trouva littéralement fascinant.
La lune elle, fut subjuguée par le coté pierrot lunaire du soleil, peut être à cause de ses demi-lunes (être en orbite en permanence finit par rendre presbyte).
Il n ‘en fallut pas plus pour donner naissance à la plus torride des passions dans l’univers.
Mais dans l’espace, pas facile de raccourcir les distances et le temps.
Comment atteindre l’extase en jouant au chat et à la souris ? Quand le soleil se couchait, la lune se levait, quand l’un brillait, l’autre s’assoupissait.
Les deux amoureux s’organisèrent alors pour que leur passion ne soit ni un jeu pieux ni un château de sable.
Le soleil remarqua que la lune était une cérébrale, capable de prendre du plaisir à distance.
Il missionna donc les arc-en-ciel et les étoiles filantes lorsqu’ils sont le moins occupés, au printemps et à l’automne. Les arc-en-ciel firent passer à la lune des photos du soleil prises sous tous les rayons et leur prisme excita la lune. Les étoiles elles, lui transmirent les mots doux et brûlants pour stimuler son imaginaire.
Et cela marcha, la lune se caressa en pensant à son ange astral et elle atteignit l’orgasme.
C’est là le paradoxe de l’équinoxe. Les grandes marées d’automne et de printemps ne sont que le résultat de l’intensité orgasmique de la lune. Les ondulations fiévreuses des vagues dans l’océan ne sont dues qu’aux secousses syncopées de la lune.
Le soleil, lui, n’était pas trop cérébral.
Il sentit monter en lui un désir croissant de lune.
Il avait besoin d’être proche de sa maîtresse pour pouvoir prendre du plaisir. Il devint nécessaire pour lui de se superposer à la lune, de la recouvrir et de la prendre.
Ainsi quand vous voyez une éclipse de lune, c’est que le soleil fait l’amour avec la lune.
Mais ceci ne suffit pas au soleil : prendre du plaisir n’est pas systématiquement synonyme de jouissance.
Lorsque le soleil atteint l’orgasme total, et parfois il y arrive, il est pale, totalement vide de sa substance de feu, il ne peut même plus briller.
Alors que la lune, elle, est resplendissante, scintillante, totalement pleine.
Y penserez-vous lors de la prochaine éclipse du soleil ?