Nous sommes mardi, J’ai écrit cet article jeudi dernier, en 10 minutes, gros coup de cafard, mais je l’ai pas publié.
Aujourd’hui ce n’est plus du tout mon état d’esprit mais je l’assume pleinement alors le voici...
Jeudi noir, rien à voir avec un crack boursier même si cela pourrait coller avec l’actualité de la crise.
Simplement un jour où tout est gris , tout est noir, aucune éclaircie en vue, pas de couleurs vives à l’horizon. Pourquoi ? Pour rien de spécial justement alors pas la peine d’essayer de dire à qui que soit qu’aujourd’hui ça ne va pas puis qu’objectivement je n’ai pas de raison particulière de broyer du noir. Les autres ne tolèrent pas cet état d’esprit, s’il y a eu un souci, une maladie, un accident, un licenciement alors là oui c’est permis d’aller mal, le malheur excite beaucoup, mais en dehors de ça c’est suspect, ça fait tout de suite dépressif. C’est honteux même, tu te rends compte, tu es a peu près en bonne santé, tu as un travail, un foyer, largement de quoi vivre, tu n’es pas tout seul !
En somme on aurait même pas le droit de se plaindre, d’ailleurs la télé et les JT se complaisent à nous montrer des plus pauvres, des plus cabossés, des plus malades des plus obèses des plus minables que nous pour qu’on se rende bien compte de la chance qu’on a, pour nous faire culpabiliser de nous plaindre. Foutaises , l’être humain est toujours seul quoi qu’il se passe et qu’il soit ou non entouré, cela ne change rien, il est seul avec lui même à un moment donné. Mais l’être humain déteste la vérité, il est bien dans le mensonge et l’hypocrisie.
Oui la vérité c’est que l’être humain est seul : c’est d’ailleurs cela qu’on fuit en permanence : être confronté à soi même, à sa propre solitude, à son ennui existentiel. La communication et le partage ne sont que la confrontation de 2 solitudes et cette confrontation permet d’adoucir la vie. Alors on écrit, on blogue, on se confie, on fréquente, on sort et on enchaîne ce genre de rendez-vous. Alors on se fait des emplois du temps de folie, au boulot, à la maison, dans nos loisirs, pas une minute de libre, comme cela on ne prend pas le risque de se retrouver seul avec soi même…pas de risque de contempler le néant et le vide et donc finalement de pouvoir en sortir.
D’ailleurs on a constamment peur du vide et de l’inconnu qui en découle…on voit toujours ce que l’on perdrait et non ce que l’on gagnerait. La peur du vide, liée à ce qui pourrait nous manquer si on faisait un saut dans le vide. Pourquoi continue t-on parfois de mener inlassablement des existences qui sont aux antipodes ce que nous sommes : parce qu’on a peur du vide. Alors paradoxalement on reste dans ce vide existentiel qui devient une habitude, une peur qu’on a apprivoisée, elle nous donne juste la nausée…pas grave on boit du Coca on rote un bon coup et ça va mieux après.
Jeudi noir alors j’ai pris 10 minutes chrono pour écrire ces mots, c'est un peu comme un rot de Coca, ça va déjà beaucoup mieux , merci.