Jacques Audiard est généralement encensé par la critique et les spectateurs et son dernier opus sorti en mai dernier et présenté en compétition au festival de Cannes , « De rouille et d’os » n’échappe pas à la règle: critiques élogieuses excepté pour les Cahiers du cinéma et près de deux millions d'entrées France.
J’avais par le passé beaucoup aimé « De battre mon cœur s’est arrêté » et « Sur mes lèvres ».
Voici le début de l’histoire : Ali se retrouve avec Sam, 5 ans, sur les bras. C’est son fils, il le connaît à peine. Sans domicile, sans argent et sans amis, Ali trouve refuge chez sa sœur à Antibes. Là-bas, c’est tout de suite mieux, elle les héberge dans le garage de son pavillon, elle s’occupe du petit et il fait beau.
A la suite d’une bagarre dans une boîte de nuit, son destin croise celui de Stéphanie. Il la ramène chez elle et lui laisse son téléphone.
Il est pauvre ; elle est belle et pleine d’assurance. C’est une princesse. Tout les oppose.
Stéphanie est dresseuse d’orques au Marineland. Il faudra que le spectacle tourne au drame pour qu’un coup de téléphone dans la nuit les réunisse à nouveau.
Quand Ali la retrouve, la princesse est tassée dans un fauteuil roulant : elle a perdu ses jambes.
De là s’installe la relation entre Ali et Stéphanie et le film pose notamment la question du handicap et de la relation amoureuse. Seul les cabossés de la vie peuvent aider les cabossés de la vie, ce n’est pas nouveau mais le film se construit ainsi.
Le ton du film est sobre, les dialogues limités et la mise en scène de jacques Audiard est modeste , assez simple, sûrement trop pour avoir été primée à Cannes.
Ce film n’a rien de révolutionnaire, il est simplement réalisé sans concessions : il incarne la violence de la vie. Certains passages mettent vraiment mal à l’aise, d’autres sont émouvants et au final les deux heures passent très vite. Malgré tout, je ne suis pas totalement emballé par « De rouille de d’os », la fin du film est prévisible, trop rapide et joue un peu trop sur la corde sensible du spectateur.
Marion Cotillard est une fois de plus magnifique dans ce rôle et confirme sa place de grande parmi les grandes. Je me souviens l’avoir vue lors de l’avant première d’ « Un long dimanche de fiancailles de Jean-Pierre Jeunet », son premier vrai rôle au cinéma et Marion Cotillard m’avait parue sensible, humble, réellement émue, presque tremblante, très reconnaissante envers le public.
Mathias Schoenearts, acteur belge, est très convaincant dans son rôle de boxeur rempli de bleus à l’âme.
La bande son est très actuelle (avec même Katy Perry) et la réalisation efficace, sans gras ni temps mort.
En résumé, j’ai vu un bon film qui n’est toutefois pas le meilleur de Jacques Audiard.