J’ai assisté la semaine dernière à mon premier concert classique à Vienne, dans une salle magnifique d’un des palais de la ville. Au programme, Mozart et Strauss. Déjà j’ai trouvé ça bizarre car je m’attendais à ce qu’ils jouent du André Rieu…a pas compris !
Bon je dois l’avouer, je n’ai pas ressenti la moindre émotion. Ce n’est pas une surprise, je savais que rien ne passait entre la musique classique et moi. Sans doutes un manque d’habitude ou d’éducation. J’ai quand même reconnu l’air de la pub Barilla et une autre pour une compagnie d’assurance dont j’ai oublié le nom…j’étais tout fier de moi….
Alors comme je ne vibrais pas au diapason des cordes des violons, j’ai observé et je me suis mis à penser à ceci : mais à quoi peuvent bien penser les musiciens, les chanteurs et le chef d’orchestre pendant qu’ils jouent leur musique ?
Première hypothèse, ils ne pensent à rien, ils sont dans la musique et ne pensent qu’à jouer, à la note qui va venir, au niveau d’intensité à donner dans leur interprétation. Ils n’exécutent pas, ils jouent, ils sont, ils donnent toute leur âme à leur musique ou à leur chant. Si c’est le cas, cela veut dire qu’ils arrivent au lâcher prise dans leur art et alors je les envie, je les déteste presque…
Seconde hypothèse, leurs concerts sont répétitifs , réglés comme du papier à musique (humour ha ha ), ils viennent à Vienne, exécutent leur partition , s’en vont puis re Vienne (humour bis ha ha ). Et dans ce cas à quoi peut bien penser le chef d’orchestre : à sa femme qui ne l’aime plus vraiment mais qui reste avec lui un peu par habitude?
A quoi peut bien penser le premier violon, à la solitude de son salon depuis qu’il est seul et aux belles jeunes femmes qu’il a croisées dans les couloirs du palais et qui ne l’ont même pas regardé ?
A quoi peut bien penser ce joueur de trombone entre 2 parties de musique : à sa maîtresse qui le rend dingue et à la mère de ses enfants qu’il ne peut se résoudre à quitter ? il retient son souffle mais jusqu’à quand ?
Tous ces ténors et ses chanteuses lyriques pensent-ils à ceux qu’ils aimaient et qu’ils ont perdus ? Leur voix montent-elles vers les cieux qui hébergent leurs amours disparues.
Dernière interrogation, à quoi riment les gestes du chef d’orchestre ? Les musiciens pourraient-ils jouer si ce dernier était soudainement pris d’une irrésistible envie d’aller dire je t’aime à sa dulcinée qu’il fait souffrir par son incapacité chronique à être heureux ?
Je ne sais rien sur toutes ces interrogations….je vais réécouter le seul morceau classique qui ait éveillé une vibration en moi : un adagio pour violon de Barber qui monte très haut dans les aigus…très très haut, là où les belles âmes viennent à sa rencontre….
Si vous avez aimé cet article, vous aimerez peut-être: Ce qu'il manque...