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10 février 2013 7 10 /02 /février /2013 00:12

félicité herzog

 

A une époque je lisais quantités de récits d’alpinisme, j’étais passionné par ces aventures humaines et sportives. J’ai lu bien sur, « Annapurna premier 8000 », le livre de Maurice Herzog où il raconte son ascension victorieuse. Puis j’ai lu d’autres versions, celles de son compagnon de cordée au sommet, Louis Lachenal et  de Gaston Rébuffat, toutes deux très divergentes de la version officielle. Une polémique est née sur la réalité de l’atteinte du sommet par les deux hommes en ce jour de 1950. La réalité la plus probable est que Lachenal parvint à se sauver et à sauver Herzog de la mort en lui faisant renoncer à gravir les quelques centaines de mètres restant pour atteindre l’Annapurna. Ils prirent une photo censée immortaliser la victoire et furent rejoints par deux autres camarades alpinistes dans leur tragique descente. Lachenal qui perdit une partie de ses pieds fut totalement ignoré par les médias et le grand public, Herzog partiellement amputé des pieds et des mains devint ce héros national, cette légende dont la France d’après guerre avait tellement besoin pour effacer la trouble période de l’occupation et de la collaboration. Herzog devint ministre et mondialement célèbre et resta dans cette supercherie jusqu’à sa mort il y a quelques semaines.

 

Félicité est sa fille, dans "Un héros", elle raconte son enfance, sa famille, son frère, et son père dont elle dit ceci : « Mon père ne connaît pas de lois. C’est un hémiplégique de la sensibilité, sauf à l’égard ce ceux qui ont connu des amputations, les mêmes souffrances que lui .Autrui n’existe pas, sauf à le  mythifier davantage. Pour sauver une apparence d’une ascension de légende, il a réécrit l’histoire, trahit et négligé son entourage sans jamais avoir le sentiment d’avoir fait mal puisque la société le jugeait si bien ».

 

Une fois encore, je dirais, tout le monde n’a pas la chance d’être orphelin.

 

Félicité Herzog et son frère Laurent, doivent assumer cette paternité. Du coté maternel, c’est la dynastie industrielle des Schneider, des puissants, des ducs et des comtesses, nobles parmi la noblesse, ouvertement antisémites et collaborationnistes pendant la guerre. Leur mère épousant un juif résistant sera bannie temporairement de la famille puis renouera doucement après sa séparation d’avec son mari.

 

Félicité et Laurent doivent faire face à cet héritage familial, à un père absent obsédé par son image et ses conquêtes féminines et une mère prof de philo, physiquement présente mais muette pour tout le reste.

 

Laurent est un enfant perturbé, violent avec Félicité. Petit à petit, se mettant tellement la pression pour être à la hauteur de sa famille,  il s’enfoncera dans la folie, la schizophrénie et finira indirectement par en mourir…quand la famille interviendra enfin il sera trop tard : « l’aveuglement général : des parents, des fratries recomposées, des tantes, des curés, des copains, des professeurs. Laurent était passé à travers toutes les mailles du système. On ne pouvait se résoudre à la simple éventualité d’une affection mentale. Il était intolérable à notre univers, dans lequel tout ne devait être que réussite, puissance, filiation superbe, séduction et légende, d’avoir un malade, mental de surcroît. Chacun faisait preuve d’imperméabilité intellectuelle ».

 

Félicité, elle, s’en sortira en travaillant dans la finance internationale, en s’éloignant, en fuyant,  question de caractère sûrement plus fort que celui de son frère.

Un héros est son premier roman et c’est un livre coup-de-poing. L’auteur livre sa vérité, elle ne mâche pas ses mots et écrit avec une liberté et une précision qui a dû la délivrer d’une certaine culpabilité. Mais ces lignes au style léché et impeccable lui ont certainement coûté cher. C’est plus qu’un frère qu’elle a perdu ici, c’est son double, c’est une partie d’elle même...

Ce livre et cette démarche me font inévitablement penser à «  Rien ne s’oppose à la nuit » qui était un hommage vibrant à une mère. Un héros est un hommage à un frère, un semi pardon à une mère et l’assassinat d’un père même si Félicité Herzog reconnaît que son père fut une victime de son propre mensonge. « Comme pour Laurent, il était un père idéalisé mais inexistant. Pire il était traître et dangereux. Seuls primaient son rapport de séduction fatale avec les femmes et leur assujettissement absolu à sa légende ».

 

On ressort de ce roman qui n’en est pas du tout un (on n’invente pas ce que raconte Félicité Herzog) sonné et ému. Il en faut du courage et du talent pour briser le silence, casser le secret familial et coucher sur le papier son histoire personnelle. On reverra Félicité Herzog en tant qu’auteur, c’est certain. Ce témoignage est essentiel, il peut toucher être dont l’humanité ne s’est pas encore dissoute…

 

Pour en savoir plus et prolonger cet article s'il vous a touché(e), voici l’interview de Fécicité Herzog à La Grande Librairie, lors de la sortie du livre…

 


  Ce livre est en compétition pour le prix Mind The Gap 2013.

  livre & couronne lylouanne tumblr

 

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29 janvier 2013 2 29 /01 /janvier /2013 12:40

jolis garçons

 

Je disais en plaisantant dans un commentaire laissé sur le blog d’Asphodèle à l’attention de JC que certains peuvent se targuer d’avoir lu tout Shakespeare, tout Sartre ou tout Proust…ben moi d’ici quelques mois je pourrai dire que j’ai lu tout Delphine de Vigan…quand on aime on ne compte pas…

 

Les jolis garçons est le  second roman qu’elle a publié en 2005 et c’est pour moi la quatrième rencontre avec cet auteur..

Par contre j’imagine qu’il faudra attendre un peu avant d’avoir un nouveau livre de Delphine de Vigan étant donné qu’elle est en train de réaliser son premier film dont la sortie est prévue en 2013…

 

Je reviens aux jolis garçons.

 

Emma est une jeune et probablement jolie  femme qui va faire trois rencontres, trois possibilités d’amours avec trois jolis garçons : Mark, Ethan et Milan.

A chacune de ses rencontres particulières, Emma va y croire,  se bercer d’illusions et la question posée en filigrane et rappelée sur la quatrième de couverture au cas où le lecteur  n’ait pas compris : «  Mais combien de fois faut-il rejouer la même fable avant de pouvoir s’en défaire ? ».

 

C’est le livre de Delphine de Vigan  que j’ai le moins apprécié, peut être parce que ces trois rencontres fugaces n’emportent pas autant le lecteur qu’ un roman plus dense.

 

Mais l’on retrouve ici le style de Delphine de Vigan : aérien et léger comme une plume, beau comme une aquarelle en devenir, délivrant des messages pourtant plombés par une extra lucidité de l’auteur sur le sentiment amoureux.

 

J’ai donc passé un moment formidable en lisant ce petit livre magiquement écrit par cette femme incroyablement sensible, presque médium des sentiments humains.

 

Plutôt que de parler avec mes mots à moi, je vous laisse avec les siens, lire les blogs c’est bien mais lire tout court, c’est  mieux…

 

 

Il n’est pas si douloureux de s’extraire de la vie du dehors. Au bout d’une semaine ou deux, on s’habitue. La rue, la foule, le bruit ne sont que divertissements. La proximité des corps nous aide à croire que nous ne sommes pas seuls. L’illusion se paye en tickets de caisse et en coupons de carte orange.

 

L’amour se nourrit de miettes, de bribes, de soupirs, l’amour n’a pas besoin de déclaration ni de discours, l’amour n’a pas besoin de preuves, l’amour fait feu de tout bois et se gave d’illusions. Sinon il n’y aurait rien.

 

 Nous sommes des enfants du silence, c’est la faim qui nous dévore et le rêve aussi.

 

J’aime ce moment où les mots son rares, qui ont été prononcés, où le visage de l’autre échappe à la mémoire, ou tout semble  possible et peut être rien du tout. De ce peut être naît parfois le vertige, lorsqu’on ne se méfie plus.

 

La vie est douce, qui se charge pourtant de nos illusions…au delà des mots, quelque chose nous propulse parfois vers la solitude de l’autre, vers son désespoir, son impuissance ou sa colère, cela même qui ne se partage pas  et que l’on croit pourtant reconnaître.

 

 

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31 décembre 2012 1 31 /12 /décembre /2012 15:34

mansfield park

 

J’ai terminé l’année 2012 avec Jane Austen et son roman Mansfield Park paru en 1814.

J’ai déjà chroniqué Orgueil et Préjugés et Emma, tous deux publiés avant Mansfield Park et je ne me vois pas parler de ce roman qui est semblable en tous points aux précédents sans me répéter.

 

Alors je pars en free-style et vais parler de  Jane à ma manière, les puristes et les intellos me pardonneront ou passeront leur chemin car je vais comparer Jane à  Jean Jacques Goldman, Columbo et Ravel…et je n’ai encore rien bu pour fêter la nouvelle année.

 

Pour moi, Jane Austen est  un peu le Jean Jacques Goldman de l’époque, elle s’auto plagie de livres en livres. "Aïcha" composée pour Khaled et "On ne change pas" composée pour Céline Dion sont exactement les mêmes chansons mais personne ne s’en est rendu compte…trop fort le JJG, pareil pour Jane Austen.

 

Mansfield Park est l’histoire de Fanny Price, de son infortune et de sa possibilité de mariage d’amour ou de raison…bref rien ne neuf dans ce roman qui ressemble aux autres et qui est pourtant celui que je préfère, le personnage de Fanny Price étant le plus abouti.

 

Mais alors pourquoi lis-je encore Jane Austen qui radote de livre en livre d’autant plus que dès le début l’on sait que Fanny épousera Edmund  et qu’il y aura ce happy end là?

Les livres de Jane Austen sont comme les enquêtes de l’inspecteur Columbo : dès le début de l’histoire on connaît l’assassin mais on se tape toute l’histoire pour voir comment il sera confondu par l’homme à l’imperméable douteux.

 

Goldman, Columbo…allez faut que je fasse un peu classe…ou classique.

 

Quand j’étais gamin, le seul 33 Tours vinyle classique que j’écoutais était le Boléro de Ravel. Le début était chiant, il ne se passait rien, puis peu à peu la mélodie se mettait en place, le trombone arrivait, puis les violons, les percussions et le morceau de musique devenait magique, fort, puissant, quasi hypnotique pour finir en apothéose. J’étais sur le postérieur. Les livres de Jane Austen sont autant de Boléro de Ravel mais la musique est écrite sur des lignes et non sur des portées...

 

Mais surtout c’est le coté alchimiste de l’auteur qui me touche vraiment, elle arrive à transformer l’ennui, son époque sclérosée, les conventions sociales et les normes en matière de mariage en histoires sentimentales subtiles et sensibles.

Elle transforme les  maux de son propre ennui en mots du cœur. La plupart des auteurs à succès ont des histoires en plomb qui leur rapporte de l’or. Il s’agit d’alchimistes de pacotille. Jane, elle, écrit des mots en or pour alléger le plomb de nos existences.

 

Enfin, comme pour Emma Woodhouse ou  bien sur pour Lizzie, j’aimerais avoir Fanny Price pour sœur pour amie intime ou pour fille et me transporter ne serait-ce qu’une journée à l’époque de Jane Austen pour l’interviewer.

 

J’aime Jane Austen et j’ai un quatrième roman de la belle qui m’attends en 2012…avec vingt trois  autres (pas de Jane, faites un effort pour suivre) …de quoi écrire quelques chroniques ici…

 

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1 décembre 2012 6 01 /12 /décembre /2012 21:38

apocalypse

 

Je lis « Premier bilan après l’apocalypse » de Frédéric Beigbeder. Il ne s’agit pas d’un roman mais d’une compilation de ses cent livres cultes. Je ne pensais le lire qu'au cas par cas et finalement je le lis presque comme un roman.

 

Sur les cent livres, je dois en avoir lu cinq et en connaître vingt-cinq de nom.

 

Les chroniques de Beigbeder sont drôles mais très culturelles voire intello…quand on ne connaît ni les livres ni les auteurs dont il parle dans ses critiques, on est parfois un peu perplexe. Ceci dit, j'apprends énormément de choses d'un point de vue littéraire et je note les livres qu'il me donne envie de dévouvrir.

 

Son style et sa grande culture m'impressionnent une fois de plus. C'est passionnant de découvrir des auteurs et des livres à travers le prisme d'un amoureux de littérature.

 

Ce livre est aussi un essai passionnant sur ce qu'est un écrivain.

 

Pour annoncer la couleur en introduction, le trublion littéraire donne ses dix critères pour aimer un livre...

 

Je ne résiste pas au plaisir de les reproduire ici.

 

1)      Tronche de l’auteur (attitude ou manière de s’habiller)

2)      Drôlerie (un point par éclat de rire)

3)      Vie privée de l’auteur ( un bon point s’il s’est suicidé jeune)

4)      Emotion (un point par larme versée)

5)   Charme, grâce, mystère (quand tu dis « oh la la comme c’est beau » sans être capable d’expliquer pourquoi)

6)      Présence d’aphorismes qui tuent (un point par citation produisant un effet sur les femmes)

7)      Concision (un point si le livre fait moins de 150 pages)

8)    Snobisme (un point si l’auteur est un mythe obscur, deux points s’il parle de gens que je ne connais pas, trois si l’action se déroule dans un lieu où il est impossible d’entrer)

9)      Méchanceté (un point si j’ai ressenti l’envie de jeter le bouquin par la fenêtre)

10)  Erotisme, sensualité (un point en cas d’érection, deux en cas d’orgasme sans les mains).

 

Pas mal non ?

 

Et je ne résiste pas non plus au plaisir de citer quelques pensées de Frédéric Beigdeder, disséminées de ci de là dans ses chroniques.

 

" A partir d'un certain âge, plus personne ne tombe amoureux, à force de se méfier, de se protéger, de fuir la douleur. Alors, on se résigne à vieillir pour ne plus souffrir."

 

" Combien d'année de souffrances faut-il à un écrivain pour produire autant de chagrin contenu? Il faut avoir vécu (longtemps), travaillé (plus longtemps), observé les autres (encore plus longtemps) avant de parvenir à toucher au but: charmer des êtres qu'on ne connaît pas en créant des êtres qui n'existent pas".

 

Moi , ce que j'aimerais faire  plus tard dans la vie : nègre de Beigbeder...on sait jamais, peut être un jour j'aurais du talent et comme il est plus vieux que moi, qu'il picole et qu'il sniffe, il devrait être gâteux avant moi, autrement il n'y  a pas de justice...

 

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19 novembre 2012 1 19 /11 /novembre /2012 00:12

bureau

 

Le Grand Meaulnes est l'unique roman d'Alain Fournier, publié en 1913 alors qu’il avait 27 ans. La guerre lui prit la vie en 1914.

 

François Seurel adolescent  sage et campagnard voit débarquer dans sa maison  Augustin Meaulnes, jeune homme de 17 ans fougueux et aventurier. Ce dernier fait une fugue de trois jours et revient au pensionnat avec une histoire de  domaine mystérieux où il aurait assisté à une fête en présence de la sublime Yvonne de Galais, sorte de beauté diaphane et figure de l’amour idéalisé.

 

Meaulnes dit ceci d’Yvonne : «  jamais je ne vis tant de grâce s’unir à tant de gravité.

C’était la plus grave des jeunes filles, la plus frêle des femmes. Une lourde chevelure blonde pesait sur son front et sur son visage délicatement dessiné, finement modelé . Sur son teint très pur, l’été avait posé deux tâches de rousseur »


Le grand Meaulnes n’aura de cesse que de retrouver ce domaine et sa belle demoiselle, avec la complicité de François, narrateur de l’histoire.

 

Je dois dire la vérité, la première moitié du livre m’a ennuyée mais j’ai décidé de persévérer car j’ai eu envie de connaître l’histoire de ce domaine mystérieux. Au départ, l’auteur décrit la vie d’écolier dans un pensionnat de Sologne et jusqu’à l’apparition de Melle de Galais, il ne se passe pas grand-chose.

 

Et puis, tout change, Alain Fournier se recentre sur le mystère de la fugue de Meaulnes, sur la famille d’Yvonne et l’amour irraisonné de Meaulnes pour cette femme qu’il ne connaît pas.

François l’évoque ainsi : « Et sans sourire, elle reprit sa pose songeuse et enfantine, son regard bleu, immobile. Nous étions gênés tous les trois par cette aisance à parler des choses délicates, de ce qui est secret, subtil et dont on ne parle bien que dans les livres. »


Peu à peu, Alain Fournier déroule son histoire avec beaucoup de tact, d’émotion et de suspens. Jusqu’à la fin, triste, on reste suspendu à ses lignes et j’avoue avoir dévoré les cent dernières pages.

 

Le grand Meaulnes est un roman sur l’amour mais aussi sur l’amitié, la fidélité, les choix de vie et le renoncement  : « Mais un homme qui a fait une fois un bond dans le paradis, comment pourrait-il ensuite s’accommoder de la vie de tout le monde ? Ce qui est le bonheur des autres, m’a paru dérision. Et lorsque sincèrement, délibérément, j’ai décidé un jour de faire comme les autres, ce jour là, j’ai amassé du remord pour longtemps… »


Un grand merci et une grosse bise à Soène qui m’a permis de découvrir cette œuvre en me l’offrant.

 

PS : le personnage d’Yvonne de Galais a été inspiré à Alain Fournier par Yvonne de Quiévrecourt, dont il tomba unilatéralement amoureux et qu’il ne vit qu’en de très rares occasions.Il s'agirait de la première femme dont il tomba amoureux dans sa courte vie.

Il gardera pendant sept années dans sa poche une lettre d’amour passionnée à son intention. Il  verra une dernière fois Yvonne pour lui remettre cette lettre alors qu’elle est mariée et maman. Elle la lira devant lui et il ne se reverront plus jamais. Yvonne de Quiévrecourt, figure de l’amour idéal et inaccessible, prendra les traits d’ Yvonne de Galais dans le grand Meaulnes et deviendra ainsi immortelle...

 

 

 

 

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6 novembre 2012 2 06 /11 /novembre /2012 00:12

lady chatterley

 

Encore un auteur Britannique que je découvre cette année et que j’aime : D.H Lawrence et son roman le plus célèbre, «  L’amant de Lady Chatterley », publié en 1928 et longtemps censuré comme bon nombre de ses écrits.

Le Talent de l’auteur ne sera  reconnu  qu’après sa mort (en 1930).

 

C’est l’histoire de Constance, mariée à Clifford, revenu de la grande guerre paralysé des membres inférieurs. Ce dernier est à la fois écrivain et propriétaire industriel de mines dans le nord de l’Angleterre. Lady Chatterley s’ennuie, étouffe. Elle rencontre dans le bois où elle s’échappe souvent, Mellors, le garde-chasse du domaine. Alors que Clifford est pris en charge par Mrs Bolton, une sorte de gouvernante, Constance se rapproche de Mellors. Ils font l’amour une première fois dans la cabane au milieu du bois, et puis…

 

«  Il avait vécu sans soucis et sans préoccupations jusqu’au moment où cette femme était entrée dans sa vie ! Il avait  dix ans de plus qu’elle ; et il avait mille ans de plus en expérience. Le lien se resserrait entre eux ; il voyait venir le moment où ils ne pourraient plus le dénouer et où ils seraient forcés de refaire leur vie l’un avec l’autre. Car les liens de l’amour sont difficiles à dénouer ».


Hé bien, je m’attendais à un livre érotique, certes il y a quelques passages évocateurs mais ceux qui s’attendent à des descriptions émoustillantes seront assez déçus. On n’est pas dans une histoire d’O mais bien dans une histoire d’A.

 

Je comprends que le livre ait pu être interdit à sa sortie en 1928. Il traite de l’adultère au détriment d’un homme impuissant et D.H Lawrence utilise des termes crus pour parler des attributs masculins : il utilise plusieurs fois les mots  couilles, pénis, phallus. Pour la femme, par contre, il parle des endroits secrets. Il évoque également les pratiques sexuelles réprouvées par la morale de manière fine mais néanmoins explicite…oh mon dieu, il n’en fallait pas plus pour être censuré ! On est en 1928, ne l'oublions pas !

 

J’ai adoré le style de D.H Lawrence car c’est un auteur qui dit la vérité, sa vérité et l’impose à ses personnages.

« Cela ne sert à rien de vouloir sortir de ta solitude. Il faut t’y cramponner toute ta vie. Le vide ne sera rempli que de temps à autre ! Mais il faut attendre le moment. Accepte ta propre solitude et t’y cramponne toute ta vie. Et accepte aussi ces moments où le vide sera rempli. Mais il faut qu’ils viennent d’eux-mêmes. Tu ne peux pas les forcer à venir » .


L’amant de lady Chatterley est une analyse réussie et brillante des sentiments humains, de l’amour. La psychologie des personnages   est très fouillée, notamment leurs souffrances internes ; de même que le contexte général (l’après guerre et les mutations du monde industriel).

 

Lawrence qui devait être sûrement un doux rêveur et un être bourré d’humanité, oppose  l’industrialisation de masse à la campagne bucolique, l’amour normé et hypocrite à l’amour physique décomplexé, l’argent aux sentiments.

 

Certes, l’érotisme est porté aux nues par l’auteur mais dans une histoire profondément humaine et vivante.

J’ajoute à cela, que l’histoire avance sans jamais être ennuyeuse, que l’auteur ménage un certain suspens jusqu’à la fin  et que les sentiments sont triomphants sans jamais être étouffants.

 

J’ai donc vraiment aimé L’amant de lady Chatterley et je relirai à coup sur cet auteur qui à un style impeccable.

Je vous laisse avec quelques extraits de ce livre à mettre entre toutes les mains…

 

« L’air dur avait encore une odeur de souffre ; mais ils y étaient habitués tous deux. Autour du proche horizon, tournait un brouillard opalescent de gel et de fumée ; et au sommet se tenait le petit ciel bleu ; en sorte qu’on était comme enfermé dans un endroit clos, toujours enfermé.

La vie était toujours un rêve, ou une folie, enfermée dans un endroit clos. »


«   Ce  qui en fait vraiment des hommes et pas seulement des singes, c’est la tendresse, c’est la connaissance sexuelle. Le sexe n’est vraiment qu’un contact ; le plus intime de tous les contacts. Et c’est un contact dont nous avons peur. Nous ne sommes qu’à demi conscients, et à demi vivants. Il faut, surtout nous autres anglais, que nous prenions contacts les uns avec les autres, avec un peu de délicatesse et de tendresse. C’est notre besoin le plus criant. »

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15 octobre 2012 1 15 /10 /octobre /2012 00:12

no et moi

 

Lou à 13 ans, c’est une adolescente solitaire et précoce. : «  Depuis toute la vie, je me suis toujours sentie en dehors, où que je sois, en dehors de l’image de la conversation, en décalage, comme si j’étais seule à comprendre des bruits et des paroles que les autres ne perçoivent pas et sourde aux mots  qu’ils semblent entendre, comme si j’étais hors du cadre, de l’autre coté d’une vitre immense et invisible ».


Un jour elle rencontre No,  dix huit ans,  qui vit dans la rue. Lou retrouve No pour lui poser des questions sur sa vie de SDF, ayant choisi ce thème pour faire un exposé devant sa classe . Lou se rapproche de No et entreprend alors de sauver la jeune femme de cet univers sordide qui la détruit peu à peu : « Il m’avait semblé qu’elle connaissait vraiment la vie, ou plutôt qu’elle connaissait de la vie quelque chose qui faisait peur ».


Débute alors une quête dont l’issue ne sera pas évidente.

 

Après Les heures souterraines et Rien ne s’oppose à la nuit, c’est le troisième roman de Delphine de Vigan que je lis cette année. J’aime cet auteur, j’aime la femme , j’aime l’être humain qui transparaît entre les lignes.

Je ne me  lasse pas d’être lecteur de ces mots qui cognent : «   Maintenant je sais une bonne fois pour toutes qu’on ne chasse pas les images, et encore moins les brèches invisibles qui se creusent au fond des ventres, on ne chasse pas les résonances ni les souvenirs qui se réveillent quand la nuit tombe ou au petit matin, on ne chasse pas l’écho des bruits et encore moins celui du silence ».

 

Le style de Delphine de Vigan est très aérien…elle balance avec légèreté entre les rêves d’amour, de fraternité,  et de bonheur  et la dure réalité de l’existence.

 

Elle  excelle pour décrire la solitude humaine et la confrontation des solitudes entre elles :«  je voudrais seulement être comme les autres, j’envie leur aisance, leurs rires,  leurs histoires, je suis sûre q’ils possèdent quelque chose que je n’ai pas, j’ai longtemps cherché dans le dictionnaire un mot qui dirait la facilité, l’insouciance, la confiance en tout, un mot que je collerais dans mon cahier, en lettres capitales »


Au final, l’autre peut aider son prochain mais l’être humain est foncièrement seul, et la dure réalité des choses finit par mettre à mal l’individu. Celui qui a besoin de l’autre n’est pas  toujours  celui que l’on croit.

 

No et moi m’a fait penser à « Ensemble c’est tout » d’Anna Gavalda mais sans happy-end.

Delphine de Vigan évolue dans  un univers noir même si ses mots sont légers comme des plûmes…c’est pour cela que je la qualifiais d’aérienne.

 

Jamais de lourdeur, pas de complaisance dans le malheur, simplement la juste impression de la souffrance d’êtres humains qui parfois nous ressemblent. Les mots claquent :  le lecteur prend en pleine poire un uppercut d’humanité brute.

 

J’espère qu’un jour les professeurs de Français comprendront que pour faire aimer la lecture aux jeunes, il faut se tourner vers des auteurs comme Delphine de Vigan (ou d'autres) , qui sont accessibles, modernes, utilisent des mots simples  et touchent à ce que nous avons de plus universel en nous.

 

J’aime cet auteur et je n’ai pas fini de le répéter.

 

Depuis 2007, elle arrive heureusement  à vivre  de ses livres…et ses mots sont pour moi de véritables lignes de vie.

 

Ce passage pour terminer : «  La nuit quand on ne dort pas, les soucis se multiplient, ils enflent, s’amplifient, à mesure que l’heure avance, les lendemains s’obscurcissent , le pire rejoint l’évidence, plus rien ne paraît possible, surmontable, plus rien ne paraît tranquille. L’insomnie est la face sombre de l’imagination…parfois la nuit révèle la seule vérité : le temps passe et les choses ne seront plus jamais ce qu’elles ont été ».

 

Et un grand merci à Asphodèle qui m'a offert ce livre...

 

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6 octobre 2012 6 06 /10 /octobre /2012 00:12

Jude

 

Thomas Hardy est un écrivain anglais de la fin du dix neuvième siècle, à la fois romancier et poète. Il publie Jude l’obscur en 1896, c’est l’un de ses  trois romans considérés comme des chefs d’œuvre.

Voici un bref résumé de l’histoire.

 

Jude Fawley est un austère maçon rêvant d’une vie meilleure et s’acharnant à acquérir le savoir et la culture à travers la lecture d’ouvrages anciens.

Après un mariage raté avec Arabella, il rencontre Sue, sa cousine, mariée à  un maître d’école.

Son amour passionné  pour cette femme va lui ouvrir de nouveaux horizons…en somme Jude est « une âme affamée en quête d’une âme parfaite »

« Il pressentait en elle une âme sœur, pour un jeune homme impressionnable et solitaire, la conscience d’avoir enfin trouvé un refuge pour ses pensées,  qui suffirait à toutes ses aspirations sociales et intellectuelles…le mettait dans une atmosphère d’extase très réconfortante ».

 

Jude place la barre un peu trop haute et ainsi, bien que  Sue ressente un amour irrémédiable pour lui, ils ne parviendront pas à être heureux ensemble.

Pourtant, cela commençait bien : «  Regardant sa bien aimée telle qu’elle lui apparaissait maintenant, l’amie la plus douce, la plus désintéressée qu’il n’eût jamais connue, une créature vivant par l’esprit, si éthérée qu’on pouvait voir son âme trembler à travers sa chair… »

 

Ils tentent de fuir cet amour dévastateur mais n’y parviennent pas : «  Il savait qu’il retournerait la voir puisqu’elle l’avait invité. Ces hommes sérieux dont il lisait les vies, les saints, que Sue appelait avec une douce irrévérence ses demi-dieux, auraient fui de telles rencontres s’ils avaient douté de leurs forces. Mais il ne le pouvait pas. Il aurait beau prier et jeûner dans l’intervalle, l’humain était plus puissant en lui que le divin. ».

 

Leur amour les conduira doucement mais inexorablement vers la perdition : «  Oui mais Sue, ma femme quoi que vous en disiez…vous ne m’avez jamais aimé comme je vous aimais, jamais- jamais ! Votre cœur n’est pas passionné, il ne brûle pas en une grande flamme ! Vous êtes en somme très froide, une sorte de fée, d’esprit…pas une femme »

 

C’est Somaya qui m’avait  très rapidement conseillé de lire ce roman, lorsque je parlais avec elle des sœurs Brontë.

Hé bien, Somaja, je t’embauche pour être mon conseiller littéraire car ce roman je l’ai vraiment aimé. Le début est un peu laborieux bien qu’indispensable pour la suite du récit, mais dès que le personnage de Sue entre en scène, le livre devient passionnant.

L'écriture de Thomas Hardy est des plus romanesque, à la fois  envoûtante, émouvante, ode à l’amour , à la nature. C'est également un bras d’honneur classieux et imposant   aux conventions, au mariage en tant que norme et à la religion, aux interdits. 

 

Le personnage de Jude est vraiment fantastique : cet être un peu terne est finalement ce qu’on appellerait aujourd’hui un tocard ou un loser. Il veut être instruit mais échoue de par sa modeste condition; il veut être pasteur mais échoue de par ses convictions profondes; il veut aimer Sue de toutes ses forces, mais échoue dans sa tentative de bonheur partagé .

Sue est plus complexe, toute en contradictions, faite de réserves…elle veut seulement l’aimer platoniquement au départ, puis maritalement mais refusant finalement le mariage, elle finira par se faire happer par le mysticisme religieux.

 

J’en ai déjà trop dit…

 

Jude l’obscur est l’un de mes livres préférés découverts cette année et probablement l'un des dix meilleurs romans que j’ai lus. C’est une œuvre très romantique, très noire, très pessimiste mais écrite de manière poétique, sensuelle et terriblement humaine.

 

Je me tais et laisse parler Thomas Hardy en me disant que si j’ai convaincu une seule âme de lire ce roman, alors je n’aurais pas perdu mon temps…

« Mrs Edlin, ne vous effrayez pas de mes divagations. Je suis obligé de me parler à moi-même pendant ces longues heures de lit où je suis seul. Sue était autrefois  une femme dont l’intelligence était, par rapport à la mienne, une étoile à coté d’une lampe à pétrole, qui voyait toutes mes superstitions comme des toiles d’araignée qu’elle pouvait épousseter d’un seul mot. Puis nous eurent à supporter une terrible affliction, son intelligence sombra et elle vira dans les ténèbres »

 

Je me rends compte que je n’ai pas donné la parole à Sue alors je lui laisse le mot de la fin…

 

«  Oh non ! Ne me méprisez pas, embrassez-moi ! Embrassez-moi une quantité de fois et dites que je ne suis pas lâche, pas méprisable, que je ne vous mystifie pas. Je ne puis le supporter. Oh il faut que je vous le dise mon amour chéri…cela n’a été qu’un mariage à l’église, un mariage en apparence…mais là, là chérie, je vous rends vos baisers, je vous les rends…et maintenant je me détesterai à jamais pour mon péché. »

 

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24 septembre 2012 1 24 /09 /septembre /2012 00:12

le liseur

 

«  Le liseur » est une grande et belle histoire sur fond de crime de guerre proposée par Bernhard Schlink, qui est à la fois  allemand, professeur de droit, juge et auteur de romans policiers à succès.

Ce livre publié en  France en 1995 a remporté un immense succès et a été traduit en 37 langues.

 

Etrangement la quatrième de couverture  résume l’histoire presque en totalité, si ce n’est heureusement  les toutes dernières péripéties, à savoir la troisième partie du roman.

 

La narrateur, prénommé Michael,  à quinze  ans lorsqu’il rencontre Hanna ayant au moins le double de son âge, et devient son amant et son « liseur » attitré. Hanna est son premier amour.

Un jour, après un tiédissement dans leur relation,  Hanna  s’en va sans explications.

Des années plus tard, Michael devenu  étudiant en droit,  retrouve par hasard  Hanna sur le banc des accusés d’un procès d’anciennes criminelles de guerre nazi.

 

Je ne raconte bien évidemment pas la suite pour ceux qui auraient envie de lire ce roman, d’autant que la suite est bien amenée par l’auteur

 

Je trouve cette histoire particulièrement réussie et prenante, du deuxième tiers jusqu’à son terme. C’est relaté  et conduit de manière efficace  et le livre, au delà de l’histoire d’amour entre les deux personnages, amène une réflexion sur le possible ou l’impossible pardon pour les crimes de guerre de l’époque nazi. La philosophie et  l’éthique ne sont jamais très loin sans être pesantes et moralisatrices ce qui fait la force de Schlink.

 

Par contre, je n’ai pas aimé le style de l’auteur : c’est très descriptif, très narratif et  je n’ai pas réussi à trouver d’émotions ou de sentiments dans les mots de Bernhard Schlink, alors qu’il s’agit d’une histoire d’amour.

 

Peut être est ce dû à l’univers professionnel dans lequel évolue l’auteur, peut être est ce  dü à un excès de retenue étant donné que cette histoire passe pour être partiellement autobiographique.

 

 La première partie du roman où prend racine l’amour entre le narrateur et Hanna m’a presque ennuyée. Heureusement, la suite est beaucoup plus enthousiasmante, tout va crescendo,  et au final, il reste une histoire magistrale mais racontée sans sentiments.

 

Pour moi Bernhard Schlink est donc  un très bon raconteur d’histoire mais je n’ai pas ressenti cette petite musique interne qui fait que les grands écrivains arrivent à toucher leur lecteur avec deux  ou trois   accords.

 

" Le liseur " s'aborde très facilement et reste un bon roman, sans plus.

 

J’ai maintenant  hâte de voir l’adaptation cinématographique avec , cerise sur le gâteau, Kate Winslet dans le rôle principal (Ralph Fiennes jouant Michael).

 

Dans mon prochain article, c'est la crise...

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11 septembre 2012 2 11 /09 /septembre /2012 17:12

Karénine

 

J’ai enfin lu Anna Karénine, classique parmi les classiques écrit par Tolstoï et publié pour la première fois en 1875 sous forme de feuilleton puis en 1878 sous forme de roman (avec une fin différente de celle du feuilleton, celle que l'on connait aujourd'hui). Le livre fait 853 pages en version poche.

 

L’histoire se déroule dans la Russie du dix neuvième siècle, essentiellement sur fonds de noblesse et de paysannerie.

 

Le roman raconte la vie  de deux couples et de deux histoires sentimentales . D’un coté il y a Lévine et Kitty qui forment un couple conventionnel, mari et femme et qui représentent l’amour raisonnable, de l’autre Anna Karénine et le comte Vronski qui représentent l’amour passionnel sous forme d’adultère. La passion contre la raison…et au final seule kitty semble heureuse de sa situation mais c'est une femme exhaltée, très pieuse et croyante contrairement aux trois autres protagonistes.

 

Anna Karénine est souvent décrit comme LE roman sur l’adultère et la passion.

 

He bien, je trouve l’œuvre de Tolstoï  moins riche et forte que celle de Flaubert.

De même, on est  très en dessous du lyrisme et de la passion amoureuse développés dans  Belle Du Seigneur (d’ailleurs Albert Cohen disait que BDS était l'anti Anna Karénine sans expliquer pourquoi).

 

C'est une oeuvre très pessimiste puisqu'au fond, même l'amour raisonnable et accepté socialement ne mène pas au bonheur de l'individu. La dernière partie qui ne sert à rien et n'apporte rien à l'histoire (le dénouement est connu à la fin de la septième partie)  est moralisatrice et compile un ramassis de sottises centré sur l'idée suivante :  " sans la foi en Dieu aucune chance de bonheur". Il faut dire qu'à l'époque de Tolstoï, le mouvement scientiste etait en plein essor et en pleine opposision avec la religion et l'auteur a clairement choisi son camp. Aujourdh'ui on sait que religion et scientisme ont été deux escroqueries (surtout la première) mais je m'égare...

 

Bien sûr c’est un chef-d’œuvre, bien sur il s’agit d’une fresque romanesque à souhait doublée d’une étude et d’une satire sociale de la société russe de l’époque mais il y a pour moi une légère tromperie sur l’histoire : Anna Karénine n’est à mon avis pas le personnage principal du roman et l’histoire passionnelle avec Vronski n’a pas la place qu’elle mériterait.

 

C'est la Russie le personnage central du livre.

 

Pourtant Tolstoï dresse le portrait d’une femme déterminée, qui fuit le mensonge et l’hypocrisie et qui est prête à tout pour vivre son amour coupable avec Vronski, une femme noble et fière, courageuse et déterminée.

Anna est touchante et sincère. On ressent sa souffrance face à sa mise aux bans de la société. On ressent sa solitude et sa déchéance est terrible à lire.


 Mais  Kitty et Lévine, l’air de rien lui volent un peu la vedette et cela m'a agacé.

 

De même , la psychologie sentimentale  des personnages est parfois délaissée au profit d’une peinture des mœurs russes souvent ennuyeuse. Tolstoï part sur des considérations économiques, sociales, agricoles, métaphysiques  et j’en passe et franchement il y a des passages barbants.

 

Globalement, c’est une œuvre maîtrisée et ambitieuse, qui se lit facilement malgré l’épaisseur du roman et qui reste en nous comme l’un des grands romans d’amour du dix neuvième siècle. J’ai passé un très bon moment à la lecture du livre mais je ne partage pas vraiment l’enthousiasme de beaucoup sur le fait qu’Anna Karénine est  LE  roman flamboyant sur la passion…LE roman sur l’adultère.

 

Par contre, à mon avis, ce roman se prête particulièrement bien à une adpatation cinématographique et justement, une nouvelle version devrait sortir en octobre , réalisée par Joe Wright qui a déjà adapté en 2005 Orgueil et préjugés  de Jane Austen avec succès.

D’ailleurs, l’actrice qui incarne Anna Karénine n’est autre que Keira Knightley qui jouait le rôle de Lizzie….

 

Je serai parmi les premiers à voir le film et malgré cette chronique mitigée, je suis heureux d’avoir pu lire le roman de Tolstoï.

 

Prochaine étape : Roméo et Juliette ??


 

 

 

 

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