Qu’est ce qui fait qu’on s’intéresse à un destin plutôt qu’à un autre, à un écrivain plutôt qu’à un autre, à une femme d’exception plutôt qu’à une autre ?
Parfois pas grand chose.
Je vais vous parler de Virginia Woolf, vous ne pourrez pas m'accuser de faire commercial sur ce coup là...
Je suis assez fasciné par Virginia Woolf et pourtant je dois confesser n’avoir rien lu d’elle.
J’ai essayé de lire « La promenade au phare » mais je n’ai pas tenu plus de cinquante pages.
De même, j’ai chez moi l’intégralité de son journal intime, un livre magnifique qui retrace presque toute sa vie mais là aussi j’ai capitulé, provisoirement.
Une amoureuse des mots m'a dit un jour que Virginia Woolf et Henry James, étaient impossible à lire à nos âges, qu’il fallait garder ça pour nos vieux jours…elle avait raison et j’ai bien l’intention de réessayer plus tard.
Alors pourquoi parler ici de Virginia et comment j’en suis venu à m’intéresser à elle?
Parfois il suffit de quelques éléments : d’abord elle est anglaise et j’ai traîné dans le quartier de Knightbridge , près de Hyde park où Virginia à grandit.
Ensuite je trouve son nom extraordinaire à entendre : Virginia Woolf.
Son mari Léonard Woolf,écrivain et éditeur, l’a accompagnée jusqu’à sa mort, l’a soutenue et soignée lors de ses nombreuses crises de démence et ses internements et a publié avec elle ses principaux romans, à compte d’auteur.
Après, il y a le film de Stephen Daldry « The hours » sorti en 2001 qui raconte le portrait croisé de trois femmes à trois époques différentes. L’une de ces femmes est Virginia Woolf juste après la sortie de son roman « Miss Dalloway ». J’avais adoré ce film.
Enfin il y a une chanson de Mylène Farmer que j’aime tout particulièrement et qui lui rend hommage :« Dans les rues de Londres ».
Au final, il y aune vraie curiosité et une vraie admiration pour cette femme, avant-gardiste et féministe, attirée plus par les femmes que par les hommes, marquée par des souvenirs d’enfance à la fois heureux et très douloureux, par la mort de ses parents puis par la dépression et les troubles bipolaires sévères. J’ai l’impression que seule l’écriture lui aura permis (avec le soutien de son mari et de ses amies ou amantes) d’arriver à l’âge de 59 ans. Ecrire était vital, une question de survie et par conséquent, son écriture était sans la moindre concession, une douleur écrite et poétisée.
Virginia Woolf se suicide en 1941. Elle remplit ses poches de pierres et se jette dans la rivière Ouse, près de Monk's House, sa maison . Je pensais qu'elle s'était jetée dans cet océan qu'elle aimait tant mais il s'agissait en fait d'une rivière.
Elle laisse une note à son mari : « J'ai la certitude que je vais devenir folle : je sens que nous ne pourrons pas supporter encore une de ces périodes terribles. Je sens que je ne m'en remettrai pas cette fois-ci. Je commence à entendre des voix et ne peux pas me concentrer. Alors je fais ce qui semble être la meilleure chose à faire. Tu m'as donné le plus grand bonheur possible... Je ne peux plus lutter, je sais que je gâche ta vie, que sans moi tu pourrais travailler. »
Virginia Woolf laisse une œuvre riche, torturée, émouvante dont je n’ai pas réussi à m’imprégner jusqu’ici mais cette femme est une icône de la littérature anglaise du vingtième siècle et une icône tout court.
Voici quelques unes de ses pensées…
« La vie est un rêve, c’est le réveil qui nous tue »
« Aucun de nous n’est complet en lui seul »
« Il y a une solitude même entre mari et femme, un gouffre ; et cela on doit le respecter »
« Chacun de nous a son passé renfermé en lui comme les pages d’un vieux livre qu’il connaît par cœur mais dont ses amis pourront seulement lire le titre »
« La beauté du monde qui est si fragile à deux arêtes, l’une de rire, l’autre d’angoisse, coupant le cœur en deux »
« La seule vie qui soit passionnante est la vie imaginaire »
Pour terminer, voici " Dans les rues de Londres", chanson hommage à Virginia.
Réduire la vie à...
Des formules indécises
C'est bien impossible,elle
Tu vois, se nuance à l'infini
C'est comme une lettre
Qui s'est écrite à l'envers...
Coule dans ma tete
Un monde fou qui veut naitre
Mais tu sais ,son ame est belle
Dans les rues de Londres
J'ai puisé plus de lumière
Qu'il n'ent faut pour voir...
Dieu a des projets pour elle
Et les rues de Londres
Soufleront sur des mystéres
D'une autre fois...
Virginia
Je remets ma vie à...
Un plus tard abandonné
Pour simplement vivre
Tenter d'a...tteindre une humanité
Des lambeaux de terre
Me regardaient disparaitre
Et, parmi les pierres
Je vivais et j'espérais, tu sais
Mais tu sais ,son ame est belle
Dans les rues de Londres
J'ai puisé plus de lumière
Qu'il n'ent faut pour voir...
Dieu a des projets pour elle
Et les rues de Londres
Soufleront sur des mystéres
D'une autre fois...
Pas cette fois...
Virginia